mercredi 10 août 2011

Les chats peintres (je suis sûr de rater un jeu de mots)


Merci Isabelle pour l’incroyable découverte.

« Le mystère des chats peintres », sous-titré « théorie de l’esthétique féline », publié chez Taschen en 1994, est un bonheur. Des critiques d’art analysent les œuvres de douze chats peintres, sculpteurs ou plasticiens. Dernier cas étudié avec un vertigineux sérieux.

Radar (l’artiste chat), une femelle British Shortair Blacktipped de sept ans vivant à Santa Monica, a eu la chance d’avoir des maîtres assez éclairés pour l’encourager dans ce mode d’expression. (…) Ils ont photographié un nombre impressionnant de ses œuvres et ont même pris une vidéo (que Radar ne se lasse jamais de revoir) d’une de ses installations cinétiques. On y voit une libellule sans ailes en interaction avec une musaraigne agonisante : une œuvre troublante, terriblement poignante qui, parfois, donne l’impression de toucher au blasphème. A la différence d’autres « installationnistes » live célèbres, Bully, à Seoul (aiguilles à tricoter et poissons) ou Moro, à Milan (poupées en carton et serpents), Radar ne travaille que sur des objets vivants ou qui l’ont été.


Silver finit en citant le critique John Ribberts au sujet de l’installation de Radar photographiée ci-dessus : « Entre toutes ses œuvres, j’ai surtout été touché par la plus simple, Sous-ris, un tableau merveilleux d’équilibre et de sérénité où deux souris mortes semblent flotter ensemble sur un océan gris et calme. Minuscules, humides, ébouriffées, elles surnagent, comme portées par quelque force puissante, mais seules leurs têtes se touchent : union d’une intense spiritualité, vision d’une fugace harmonie rendue douloureusement éphémère par l’écart qui s’ouvre entre leurs corps et va s’élargissant jusqu’aux longues queues sinueuses. Radar montre ainsi sa double fascination pour l’inévitabilité de la séparation et pour la lutte nécessaire pour rétablir le contact. Mais, comment y parvenir sans abandonner ce sens profond de l’indépendance féline que l’artiste doit ressentir au plus profond de son être ? ».

Burton Silver est aussi l’auteur de l’ouvrage de référence : « l’esthétique des déjections ornithologiques », et de l’audacieux autant que classique : « sculpture érotique japonaise sur papier de notre époque ». Il vit en Nouvelle-Zélande.

« Le mystère des chats peintres » compte 95 pages.

1 commentaire:

  1. Je suis très fière de posséder ce livre fantastique qui recense une bonne vingtaine d'artistes félins. Je suis ouverte à permettre la consultation sur place aux intéressés. :D

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