dimanche 26 décembre 2010

Coucher de Soleil...

... 16H30

C'est vraiment l'hiver.


mercredi 22 décembre 2010

Ne regardez pas en bas

Chemin vertigineux : le camino del rey, creusé, enfoncé, vissé à flanc de falaise en 1901 pour permettre la construction d'un barrage. Près de Malaga.



Et dans le même genre, encore plus aérien, le Mt Huashan, en Chine.


Source : www.ssqq.com

vendredi 17 décembre 2010

"I'm new here", Gil Scott-Heron


Je viens de découvrir Gil Scott-Heron. Pourtant un personnage majeur dans l'histoire de la musique. Dans les années 60 et 70, ses spoken words en font l'un des pères du rap. Après il disparaît, drogue, prison, déchéance qui paraît presque évidente quand on l'écoute. Cette histoire est écrite dans sa voix.
Au début des années 70 il sort un album au titre merveilleux : "The revolution will not be televised".
Un producteur londonien vient le chercher en souvenir des émotions de son adolescence. Il enregistre un disque "I'm new here", qui sort au début de 2010, mélange de blues, l'électro et de poésie. 30 min. magnifiques.

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Photo : By Adam Turner (Travail personnel) [CC-BY-SA-3.0 (www.creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0) or GFDL (www.gnu.org/copyleft/fdl.html)], via Wikimedia Commons

lundi 13 décembre 2010

Tournée asiatique

- Fin novembre, Monsieur Lin avait a propriétaire avait laissé tombé par accident dans la machine à déchiqueter le papier de son usine de plastique, un sac contenant ses économies : 1000 dollars taiwanais, soit 6600 dollars américains.
Début décembre, sept jours plus tard, Madame Liu Hui-Fen, surnommée la "reine des puzzles", lui a remis les 200 billets reconstitués qu'il a pu échanger à la banque centrale. Cette experte du ministère de la Justice, met chaque année gracieusement à disposition de 250 désespérés ses talents pour "réparer" les billets abîmés. Ou bien les Taïwanais sont maladroits, ou bien les machines locales sont particulièrement voraces, ou encore les billets sont particulièrement glissants, mais il se passe quelque chose à Taïwan.

- En fouillant une tombe découverte dans des travaux d'extension de l'aéroport de Xian, ville célèbre pour son armée de guerriers en terre cuite, des archéologues ont découvert une marmite en bronze tripode. Au fond, des os baignaient dans un liquide verdâtre : une soupe, au moins l'hypothèse d'une soupe. Et une première : c'est la première fois qu'une soupe contenant des os est trouvée en Chine. L'occasion d'en savoir plus les habitudes alimentaires de la période des Royaumes Combattants (du Vème au IIIème siècle avant JC).

dimanche 12 décembre 2010

C'est beau, c'est fou, c'est froid

Valery Rozov est russe. Le Ulvetanna, 2971 mètres de haut, est antarctique. Je ne comprends pas pourquoi il fait autant d'effort pour y monter, pour en sauter direct. Ca doit l'amuser.

vendredi 10 décembre 2010

Déambuler un saumon sous le bras

Si tu le croises sur la rue
Dans son long manteau sombre
Sa chemise blanche entrouverte au col
Sa barbe de trois jours, sa coupe courte
Tu croiras à l’homme d’affaires
Pressé un matin, juste sorti du lit
Agité peut-être par les mots d’une femme

Peut-être l’était-il

Car si tu t’attardes, si tu le suis
Tu remarqueras que son parcours s’égare
Qu’il louvoie entre les étalages et la foule
Tout du long, rue Lévis
Que son pantalon s’est déchiré
Jusqu’au milieu du mollet gauche
Qu’il n’a pas de chaussettes
Dans ses pauvres chaussures noires

Tu verras que son corps est abandonné
D’une raideur sans vie
Son âme l’a quitté
Ne restent que les nerfs

Alors tu te souviendras de son regard fixe
Que tu croisas sans le remarquer
Tant il est vide

Il a sous le bras
Les pages économiques du Figaro
Absolution pour ta méprise

Dans mes oreilles Desjardins chante
« Comment trouver les mots qu’il faut
Pour émouvoir un seul dollar »

jeudi 9 décembre 2010

C'est beau, c'est fou

Jeb Corliss a 34 ans et il vole de ses propres petits bras.
Qui n'a pas rêvé d'être Jeb Corliss ?

Vidéo la plus hallucinante sur cette activité récréative et sportive ever.



Le même, rase motte sur le Matterhorn. (Impossible d'intégrer la vidéo, le code est protégé).

mercredi 8 décembre 2010

Tesla vs. Edison

Dans "Les éclairs" de Jean Echenoz :

Deux nouveaux mots :

- abstrus : adj., abscons, difficile à comprendre.
- blandice : nom fém., souvent utilisé au pluriel, flatteries.

Une histoire incroyable de rivalité industrielle :

Edison est l'inventeur (entre autre) du courant continu. La société qu'il avait fondé : General Electrics avait commencé à équiper quelques maisons autour de la première centrale et rêvait d'un monopole, lorsque Nikola Tesla immigré Croate mit au point le courant alternatif qui permettait de dépasser les limites de la technologie d'Edison : en particulier le fait qu'il était impossible de transporter le courant sur de longues distances, et que les câbles chauffant sous l'effet d'un courant à faible tension, avaient des comportement pyromanes.

Tesla se fait financer par Westinghouse pour développer le courant alternatif et conquérir l'Amérique. Edison perçoit la menace, il se lance alors dans une campagne d'anti-marketing particulièrement aussi innovante que peu morale. Son axe : démontrer le danger du courant alternatif.

Pendant des mois, dans les rues, des démonstrateurs attachent des chiens et des chats sur des paillasses et les électrocutent, enjoignant la foule horrifiée de refuser l'installation du courant alternatif de Tesla et Westinghouse.
Cela ne suffit pas, l'étape suivante est l'électrocution de Topsy, éléphante arthritique et ombrageuse du Luna Park de Coney Island. Elle a tué trois dompteurs, il faut l'euthanasier. Edison en profite, il voit l'opportunité. Et pour donner un écho maximal à cette mise en scène, il exploite une autre de ses innovations : le cinéma. La bête est électrocutée avec une dynamo Westinghouse devant l'oeil trouble d'une caméra. Dans un grand jaillissement de fumée blanche, digne d'une locomotive à vapeur, l'éléphante s'effondre. Le film existe, il est ci-dessous.



Mais ces démonstrations grand-guignolesques ne suffisent pas à convaincre les décideurs qui mesurent les atouts du courant alternatif. Edison joue alors son va-tout. Pour effrayer la populace, point d'autre solution que de tuer un homme. William Kellner qui a tué sa femme à coups de hache est un condamné à mort qui attend sa sentence. Edison fait fonctionner ses contacts et convainc qu'une électrocution serait plus humaine qu'une pendaison. Un arbre est abattu dans la cours de la prison, grossièrement débité et une chaise est construite. Deux électrodes, deux éponges et quelques sangles, le condamné est assis sur la première chaise électrique munie d'une dynamo Westinghouse acheté clandestinement.

La première tentative, 1000 volts, sept secondes, échoue. L'homme est brûlé, hurle, ainsi manifeste qu'il est toujours vivant. Echenoz décrit ainsi les effets de la seconde tentative, 2000 volts, une minute :
"Se répand très vite alors une forte odeur de chair grillée cependant que de longues étincelles jaillissent des membres de Kemmler, sa sueur abondante se transforme progressivement en sang, une épaisse colonne de fumée commence à s'élever de sa tête et ses yeux tentent avec succès de s'échapper de leurs orbites jusqu'à ce que, certifié par un médecin légiste, son décès ne soit plus douteux." (Echenoz, "Des éclairs", p. 50)

Premier constat : Edison s'était trompé. Le courant alternatif s'est imposé, ainsi que la chaise électrique.

Deuxième constat : La chaise électrique est fruit du marketing.

lundi 6 décembre 2010

Photos de voyage

Lever de soleil sur la Manche





Très triste

Pizzeria, midi.
Un homme vient s'asseoir à côté de notre table, cheveux fournis et très blancs. Traits rigides. Lentement, le coude tenu par sa femme. Soixante dix ans comme lui, bronzée, bien sapée, bourgeoise retraitée de bord de mer.
L'homme s'asseoit difficilement. ACV.

Extraits de dialogues :

- Tu pourrais relever la tête au moins.
- Hum.
- Tu n'as rien à raconter ? Rien à me dire.
- .... .... .... Non. (constat sans agressivité, honnête).
- C'est bientôt Noël.
- ....
- Tu te souviens de ce que c'est Noël ?
- ....
- Florence et Denis vont venir avec les petits. Tu te souviens de Florence et Denis ?
- ... Hum...
La femme regarde un point loin derrière ses épaules voutées. Lui a le regard fixe sur son assiette.

- Tu te souviens de Marrakech ? C'était bien Marrakech hein ?
- ..... Oui.
- Tu avais des enfants à Marrakech ?
- .... Oui.
- Ils s'appelaient comment tes enfants à Marrakech ?
- .....
- Et tu avais une femme à Marrakech ?
- .... Non.
- Tu avais des enfants et pas de femme ! Comment ils s'appelaient tes enfants ?
- .....
Impression; parfois d'une cruauté de malade. Une cruauté née de la colère que sa femme le voit ainsi, l'humilie par des questions auxquelles il n'avait pas de réponse, qui résonnaient dans sa tête creuse. Ces fragments de connaissance éparpillés, sans suite. Ces parcelles d'émotions sans cause, sans conséquence, sans rien qu'un gigantesque vide qui aspire les vertiges. Et la fatigue, le mal de tête. Honte. Ne plus même lever le regard, s'enfermer. Et puis une cruauté de malade comme dernier éclair de lucidité.

Toujours aussi drôle

Toujours aussi drôle : Thomas Pynchon, "Vice caché", Seuil, 2010

"Doc lui c'était l'avion qui le faisait flipper, mais il oubliait perpétuellement pourquoi, et ne s'en souvint pas, cette fois-ci, avant que l'avion se pose. (...) Il envisagea brièvement de flipper quand même, juste histoire de garder la main, mais Trillium risquait alors de se demander pourquoi, ce qui serait la croix et la bannière à expliquer, et puis de toute façon le moment était passé." (page 207).

"Doc attendit que les aiguilles bougent, mais elles ne bougèrent pas, il en conclut que l'horloge était cassée, et ce depuis des années. Ce qui était de toute façon sensass car Sortilège lui avait appris (...) l'art ésotérique consistant à lire l'heure à partir d'une horloge cassée. La première chose à faire était d'allumer un joint, ce qui, dans un Palais de Justice, pouvait paraître bizarre. (...) Après avoir inhalé la fumée de l'herbe et pendant un moment, il releva la tête, regarda à nouveau l'horloge, et assurément elle indiquait à présent une heure différente, toutefois, cela provenait peut-être aussi du fait que Doc avait oublié la position initiale des aiguilles." (page 266)

Doc me fait décidément de plus en plus penser au big Lebowski.

jeudi 2 décembre 2010

Où s'en vont les dossiers déchiquetés ?

Pub à l'aéroport de Québec, avec un passage à la sécurité qui laisse le temps de l'admirer. Pour un cabinet d'avocats.
Le concept est le suivant : deux boîtes de plexiglas (20 cm. d'épaisseur, 2 mètres de haut) dans laquelle s'entassent des lanières de papier, restes indéchiffrables des dossiers traités par le cabinet.
Si vous avez perdu votre dossier de divorce ou de procès contre votre voisin, j'ai peut-être une piste.

Bref.
A gauche une échelle marque le volume. Et l'on peut constater une croissance significative entre 2009 et 2010.
Bien joué, ça marque, ça marche.