Le patron du restaurant a tiré une chaise et s’est assis légèrement en retrait de notre table. S’est mis droit, s’est dandiné un instant : «Pour raconter cette histoire, il faut bien se tenir». Son accent chinois, bien discernable encore.
«C’est l’histoire d’un homme qui est poursuivi par des tigres. Il court, il court dans la forêt, mais les tigres gagnent du terrain. Il débouche sur une falaise, s’arrête. Quelques instants plus tard il voit les yeux des tigres dans les herbes hautes. Il n’a pas le choix alors il saute, saisit des lianes qui interrompent sa chute. Le voilà suspendu quelque part dans la falaise. Il regarde en bas, d’autres tigres l’attendent. Il regarde en haut, saisit les regards de ses poursuivants et, deux souris une blanche une noire qui grignotent la liane sur laquelle il est accroché. Alors il regarde autour de lui. Il voit un buisson avec des fruits rouges. Il en saisit un, le mange et dit : «Hum c’est bon».»
«C’est la fin de l’histoire dit le patron»
Les Chinois ont des histoires déstabilisantes pour les occidentaux. Elles n’ont pas de chutes. Paraissent flotter dans des états de demi-conscience.
Alors interprétation :
La liane c’est la vie.
Les deux souris le jour et la nuit.
Les tigres représentent la mort.
La philosophie : Puisque nous savons que la situation est désespérée, que le temps ronge le fil de nos vies, prenons le temps de profiter sincèrement, pleinement de ce que nous offre l’instant. En d’autres terme, et je continue à citer le patron du restaurant : «Carpe diem».
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