Vu le film de Scorcese. Hymne très beau au cinéma, à sa puissance.
De Mélies à la 3D, le cinéma emporte le spectateur dans une réalité enrichie où chacun est un aventurier, un pirate, une princesse, un chevalier Jedi.
Le film intègre au cours du récit le film des frères Lumière : l'arrivée du train en gare de La Ciotat. La peur des spectateurs craignant de se faire écraser.
Une scène à la fin de Hugo Cabret. Mélies est reçu à l'académie du cinéma. Un grand rideau s'entrouve, Mélies descend un escalier, apparaît dans l'échancrure. Sur l'écran, le public dans la salle applaudit.
Alors, une petite fille, autour de six ans, assise sur un siège derrière mon épaule droite s'est mise à applaudir, à l'unisson des acteurs.
La magie du cinéma opère encore.
vendredi 30 décembre 2011
mercredi 28 décembre 2011
Ah les mots d'enfants
"Tiens Tonton tu pourras manger les miettes de mon gâteau !"
Et en final du même repas :
"La famille sur le départ, les parents : Si tu veux tu peux garder la sucette pour demain, comme ça tu te souviendras de Tonton en la mangeant.
- Je vais la manger tout de suite et je me souviendrai quand même de Tonton demain."
Et en final du même repas :
"La famille sur le départ, les parents : Si tu veux tu peux garder la sucette pour demain, comme ça tu te souviendras de Tonton en la mangeant.
- Je vais la manger tout de suite et je me souviendrai quand même de Tonton demain."
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La vie et autres inconvénients
lundi 26 décembre 2011
L'art d'apprêter les restes
N'éteignez pas la lumière en sortant
Il semblerait que ce soit la mode des sons et lumières de Noël faits à la maison.
Nous voici à Bainbridge Cir, à Murrieta dans la banlieue de Los Angeles. Le voisinage s'est mobilisé. Résultat : les illuminations de 13 maisons synchronisées sur plusieurs chansons. Ca s'améliore d'année en année.
Et une compilation de quelques merveilles en la matière.
Nous voici à Bainbridge Cir, à Murrieta dans la banlieue de Los Angeles. Le voisinage s'est mobilisé. Résultat : les illuminations de 13 maisons synchronisées sur plusieurs chansons. Ca s'améliore d'année en année.
Et une compilation de quelques merveilles en la matière.
samedi 17 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
Surf vu du ciel
Il y a quelqu'un au monde qui est payé pour chercher des vidéos de sport. De temps en temps il trouve une pépite. Comme celle-ci. Peut-être les images de surf les plus esthétiques que j'ai vues.
Fiji Vignette 3/3 from Taj Burrow on Vimeo.
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Activités récréatives et sportives
lundi 12 décembre 2011
Let's go surfing
Le 9 juillet 1958, dans la baie de Lituya, Alaska, un tremblement de terre fait d'effondrer un pan de montagne, générant une vague qui a dévasté les rives et secoué un bateau à l'embouchure.
La fascination nait de l'ampleur du phénomène. 30,6 millions de mètres cubes de roche ont plongé d'une altitude de 914 mètres dans l'eau de Gilbert Inlet. La vague ainsi créée est allée submerger le pan de montagne en face, avant de continuer en enfilade dans la baie pendant 11,4 km jusqu'à la mer.
Le tsunami a tout arraché sur son passage. En observant la limite des arbres encore debout, il est possible de savoir précisément la hauteur de la vague. Elle monte à 524 mètres au plus haut, sur la pente en face de l'éboulement. Ce premier choc l'amortit. Sa taille baisse rapidement à moins de 100 mètres, puis 40 mètres après six kilomètres à mi-chemin de la baie. A l'embouchure elle ne mesure plus qu'une dizaine de mètres.
Sur cette photo, le pan de montagne :
Sur celle-ci on voit bien la limite des dégâts : remarquer en particulier la hauteur atteinte au fond à gauche de la baie.
La carte des dommages :
Deux bateaux étaient présents dans la baie. Leurs occupants ont survécu. L'un d'entre eux explique que son bateau a été emporté sur la vague comme un surfeur, et qu'il regardait en dessous la cime des arbres qu'il surplombait. Un troisième bateau situé à l'entrée de la baie a coulé avec son équipage.
Il s'agit de la plus haute vague identifiée à ce jour.
Source : geology.com
La fascination nait de l'ampleur du phénomène. 30,6 millions de mètres cubes de roche ont plongé d'une altitude de 914 mètres dans l'eau de Gilbert Inlet. La vague ainsi créée est allée submerger le pan de montagne en face, avant de continuer en enfilade dans la baie pendant 11,4 km jusqu'à la mer.
Le tsunami a tout arraché sur son passage. En observant la limite des arbres encore debout, il est possible de savoir précisément la hauteur de la vague. Elle monte à 524 mètres au plus haut, sur la pente en face de l'éboulement. Ce premier choc l'amortit. Sa taille baisse rapidement à moins de 100 mètres, puis 40 mètres après six kilomètres à mi-chemin de la baie. A l'embouchure elle ne mesure plus qu'une dizaine de mètres.
Sur cette photo, le pan de montagne :
Sur celle-ci on voit bien la limite des dégâts : remarquer en particulier la hauteur atteinte au fond à gauche de la baie.
La carte des dommages :
Deux bateaux étaient présents dans la baie. Leurs occupants ont survécu. L'un d'entre eux explique que son bateau a été emporté sur la vague comme un surfeur, et qu'il regardait en dessous la cime des arbres qu'il surplombait. Un troisième bateau situé à l'entrée de la baie a coulé avec son équipage.
Il s'agit de la plus haute vague identifiée à ce jour.
Source : geology.com
mercredi 7 décembre 2011
De la psychologie générationnelle et de Frankenstein
Appris aujourd'hui (merci Isabelle) :
Les ovules sont formés chez le foetus. Ils seront dépensés au compte goutte pendant la période de fécondité. Dit autrement : la moitié du patrimoine génétique de la petite fille est fabriqué par la grand mère. Chez les gars en revanche, les spermatozoïdes sont fabriqués au fur et à mesure.
Entendu lors d'une discussion avec un déménageur :
- Moi : T'as combien d'enfants ?
- Le déménageur : Une petite fille. Elle a deux ans.
- C'est sympathique à cet âge là. Ca apprend vite.
- Oui c'est incroyable.
- Tu imagines si on continuait à apprendre à ce rythme toute notre vie ?
- Oui, on serait des petits Frankenstein.
Les ovules sont formés chez le foetus. Ils seront dépensés au compte goutte pendant la période de fécondité. Dit autrement : la moitié du patrimoine génétique de la petite fille est fabriqué par la grand mère. Chez les gars en revanche, les spermatozoïdes sont fabriqués au fur et à mesure.
Entendu lors d'une discussion avec un déménageur :
- Moi : T'as combien d'enfants ?
- Le déménageur : Une petite fille. Elle a deux ans.
- C'est sympathique à cet âge là. Ca apprend vite.
- Oui c'est incroyable.
- Tu imagines si on continuait à apprendre à ce rythme toute notre vie ?
- Oui, on serait des petits Frankenstein.
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Appris aujourd'hui,
La vie et autres inconvénients
mercredi 23 novembre 2011
Et on prétend que c'est le bordel sur mon bureau
En 11 mois, un milliard de nouvelles photos sont déposées sur Flickr (source : Blogue de Flickr).
Erick Kessels s'est posé la question de savoir à quoi ressemblerait une journée de publications. Alors il a téléchargé et imprimé 24H de production. Et cela ressemble à ça :
Le plus surprenant ce n'est pas tant le volume (je ne sais pas ce que représentait 24H de production argentique) mais le fait que tout le monde y ait accès en permanence et de partout.
Visible à Amsterdam au Foam.
Source : Creative Review
Erick Kessels s'est posé la question de savoir à quoi ressemblerait une journée de publications. Alors il a téléchargé et imprimé 24H de production. Et cela ressemble à ça :
Le plus surprenant ce n'est pas tant le volume (je ne sais pas ce que représentait 24H de production argentique) mais le fait que tout le monde y ait accès en permanence et de partout.
Visible à Amsterdam au Foam.
Source : Creative Review
Le petit bonhomme en mousse
Merci Isabelle pour la découverte.
Il s'appelle Arthur Cadre. Impressionnant de talent.
On voit l'effort pour lancer les mouvements. Ce qui fait que pour moi c'est plus de l'acrobatie (superbe) que de la danse. Je vois dans la danse la prise de pouvoir du corps, dans ce travail je vois l'esprit qui s'impose au corps.
Il s'appelle Arthur Cadre. Impressionnant de talent.
On voit l'effort pour lancer les mouvements. Ce qui fait que pour moi c'est plus de l'acrobatie (superbe) que de la danse. Je vois dans la danse la prise de pouvoir du corps, dans ce travail je vois l'esprit qui s'impose au corps.
Break ton Neck from Alex Yde on Vimeo.
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littérature et autres nourritures
vendredi 18 novembre 2011
Même direction que la Grèce, mais lui finit par remonter
Magnifique.
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Activités récréatives et sportives
Un secret de la grande guerre
Appris en lisant le supplément du Point n°2043 sur le musée de la grande guerre.
En 1916, 40 000 soldats russes rejoignent les fronts occidentaux. La moitié en Grèce, la moitié en France. Mais en 1917 la révolution russe éclate. Dans les régiments, des soviets sont créés et les soldats demandent à retourner dans leur pays. L'état-major panique et pour confiner la peste rouge, les soldats russes sont envoyés dans un camp dans la Creuse. Cela finit à la gifle entre loyalistes et bolchéviques. Septembre 1917. Les premiers sont évidemment soutenus et finissent par être chargés de rétablir l'ordre démocratique. Les seconds proclament la première république soviétique autogérée. Au camp de La Courtine, Creuse.
Citons cette phrase de l'abbé Laliron, curé de La Courtine : "Hélas, ils ne veulent rien entendre et ils n'ont à la bouche que ce mot: Liberté ! Liberté ! Je leur fis comprendre qu'ils n'étaient pas mûrs pour la liberté."
Le 18 les loyalistes montent à l'assaut pour écraser cette peste rouge. 150 tués. 1300 bolchéviques envoyés dans les colonies pénitentiaires d'Algérie. 10 000 enrôlés comme travailleurs militaires. Ils seront rapatriés à Odessa en 1919.
En 1916, 40 000 soldats russes rejoignent les fronts occidentaux. La moitié en Grèce, la moitié en France. Mais en 1917 la révolution russe éclate. Dans les régiments, des soviets sont créés et les soldats demandent à retourner dans leur pays. L'état-major panique et pour confiner la peste rouge, les soldats russes sont envoyés dans un camp dans la Creuse. Cela finit à la gifle entre loyalistes et bolchéviques. Septembre 1917. Les premiers sont évidemment soutenus et finissent par être chargés de rétablir l'ordre démocratique. Les seconds proclament la première république soviétique autogérée. Au camp de La Courtine, Creuse.
Citons cette phrase de l'abbé Laliron, curé de La Courtine : "Hélas, ils ne veulent rien entendre et ils n'ont à la bouche que ce mot: Liberté ! Liberté ! Je leur fis comprendre qu'ils n'étaient pas mûrs pour la liberté."
Le 18 les loyalistes montent à l'assaut pour écraser cette peste rouge. 150 tués. 1300 bolchéviques envoyés dans les colonies pénitentiaires d'Algérie. 10 000 enrôlés comme travailleurs militaires. Ils seront rapatriés à Odessa en 1919.
vendredi 11 novembre 2011
Pole dancing en slip
C'est moins sexy c'est sûr, encore qu'il doit y avoir un public pour ces hommes en slip qui se tortillent, se lovent, s'élancent sur un poteau dressé. Cela s'appelle du Mallakhamb
La plus ancienne référence date du 12ème siècle. Traditionnellement le mallakhamb était un exercice d'entraînement pour les lutteurs. Mais c'est au début XIXème siècle que l'on assiste à un revival qui conduit à une formalisation du sport sur poteau comme activité de compétition. Remercions Dada Deodhar pour cette contribution.
La plus ancienne référence date du 12ème siècle. Traditionnellement le mallakhamb était un exercice d'entraînement pour les lutteurs. Mais c'est au début XIXème siècle que l'on assiste à un revival qui conduit à une formalisation du sport sur poteau comme activité de compétition. Remercions Dada Deodhar pour cette contribution.
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Activités récréatives et sportives
dimanche 6 novembre 2011
10 + 1 choses sur les Bermudes
1. Les Bermudes sont un des archipels les plus densément peuplés de la planète. Il y a des maisons partout, les parcs sont des confettis, mais la mer est immense et épaisse.
2. Le tout est très british. Mais british tropical : coloré et pimpant. Les maisons sont peintes de couleurs vives (et là tout est possible), coiffées de toits d’un blanc pur et entourées de jardins luxuriants. Il se dégage de l’ensemble une élégance joyeuse réjouissante. Dans les pubs les gens supportent Manchester, Tottenham ou Liverpool avant de s’intéresser aux sports américains. Dans les supermarchés on trouve de l’eau d’Ecosse ou d’Irlande, ainsi que du « cheddar anglais », du « cheddar néo-zélandais » ou du « cheddar irlandais ». Les trois ressemblent à des barres de plastic de couleurs différentes.
3. La seule eau douce disponible sur l’archipel est la pluie. Il n’y a pas de système public de distribution, chaque bâtiment doit être autosuffisant. Les toits sont conçus pour collecter la pluie. En pierre, peints en blanc, avec des marches qui freinent l’écoulement, ce qui leur donne un profil de pyramides à niveaux, un petit muret en bas de la pente orientant la flotte vers les conduits qui aboutissent dans les réservoirs sous-terrains. Comme nous l’a confié une vieille anglaise sub-tropicale : « ici quand on commence à manquer d’eau, on se rince les dents au gin ».
4. Les touristes n’ont pas le droit de conduire sur l’île. Il faut dire que rien n’est simple. Les routes sont étroites et viraillantes. La vitesse maximale ne peut pas dépasser les 45 km/ heure Pour gagner de la place, il n’y a pas de trottoir, ce qui oblige les voitures, et plus encore les bus, à se frotter aux branches des palmiers, bougainvillées et autres verdures subtropicales et amène les piétons à marcher face au trafic. La conduite demande effectivement une certaine habitude. Cette interdiction est aussi un moyen d’éviter une congestion permanente.
5. Les Bermudes sont une sorte de paradis fiscal. Dans le quartier d’affaires de Hamilton, sous les façades de verre, des banquiers en veston et cravates portent avec le plus grand naturel, le bermuda bleu marine, agrémentés de chaussettes de la même couleur montant sous les genoux et de chaussures derby noires au cirage rutilant. Les plus originaux se risquent au bermuda rose et chaussettes blanches. Que ces gens là soient au cœur du système financier mondial laisse songeur.
6. Le dollar bermudien est aligné sur le dollar américain. Sur l’île on peut payer indifféremment avec les deux. Pour éviter une extinction de sa monnaie, les Bermudes interdit à ses citoyens d’avoir un compte en dollars US.
7. Compte tenu du réseau routier, les « mopeds » sont partout. La plupart des magasins affichent sur leur porte le message suivant : « Please remove your helmet ». Cela n’est pas toujours respecté.
8. Dans les distributeurs de billets situés dans les endroits non touristiques, deux choix de langues sont proposés : l’anglais et le portugais. Les lusitaniens constituent en effet une communauté importante issue d’une vague d’immigration au XIXème siècle, début du XXème.
9. Coqs et poules vivent en liberté partout dans l’île. Les Bermudiens les considèrent comme des animaux de compagnie. Du côté de Tucker Point, les terrains de golf dont les coupes ont l’air fignolées aux ciseaux, sont envahis par ces volailles. J’en ai compté 24 sur un par 3.
10. Les prix sont très élevés, tout doit être importé. Par pudeur ou peut-être par résignation, les stations services n’affichent pas les prix des carburants, neuf dollars le gallon (environ 4 litres). En revanche, dans presque toutes, des panneaux indiquent que des distributeurs de billets sont accessibles à l’intérieur.
10 + 1. On revient des Bermudes.
2. Le tout est très british. Mais british tropical : coloré et pimpant. Les maisons sont peintes de couleurs vives (et là tout est possible), coiffées de toits d’un blanc pur et entourées de jardins luxuriants. Il se dégage de l’ensemble une élégance joyeuse réjouissante. Dans les pubs les gens supportent Manchester, Tottenham ou Liverpool avant de s’intéresser aux sports américains. Dans les supermarchés on trouve de l’eau d’Ecosse ou d’Irlande, ainsi que du « cheddar anglais », du « cheddar néo-zélandais » ou du « cheddar irlandais ». Les trois ressemblent à des barres de plastic de couleurs différentes.
3. La seule eau douce disponible sur l’archipel est la pluie. Il n’y a pas de système public de distribution, chaque bâtiment doit être autosuffisant. Les toits sont conçus pour collecter la pluie. En pierre, peints en blanc, avec des marches qui freinent l’écoulement, ce qui leur donne un profil de pyramides à niveaux, un petit muret en bas de la pente orientant la flotte vers les conduits qui aboutissent dans les réservoirs sous-terrains. Comme nous l’a confié une vieille anglaise sub-tropicale : « ici quand on commence à manquer d’eau, on se rince les dents au gin ».
4. Les touristes n’ont pas le droit de conduire sur l’île. Il faut dire que rien n’est simple. Les routes sont étroites et viraillantes. La vitesse maximale ne peut pas dépasser les 45 km/ heure Pour gagner de la place, il n’y a pas de trottoir, ce qui oblige les voitures, et plus encore les bus, à se frotter aux branches des palmiers, bougainvillées et autres verdures subtropicales et amène les piétons à marcher face au trafic. La conduite demande effectivement une certaine habitude. Cette interdiction est aussi un moyen d’éviter une congestion permanente.
5. Les Bermudes sont une sorte de paradis fiscal. Dans le quartier d’affaires de Hamilton, sous les façades de verre, des banquiers en veston et cravates portent avec le plus grand naturel, le bermuda bleu marine, agrémentés de chaussettes de la même couleur montant sous les genoux et de chaussures derby noires au cirage rutilant. Les plus originaux se risquent au bermuda rose et chaussettes blanches. Que ces gens là soient au cœur du système financier mondial laisse songeur.
6. Le dollar bermudien est aligné sur le dollar américain. Sur l’île on peut payer indifféremment avec les deux. Pour éviter une extinction de sa monnaie, les Bermudes interdit à ses citoyens d’avoir un compte en dollars US.
7. Compte tenu du réseau routier, les « mopeds » sont partout. La plupart des magasins affichent sur leur porte le message suivant : « Please remove your helmet ». Cela n’est pas toujours respecté.
8. Dans les distributeurs de billets situés dans les endroits non touristiques, deux choix de langues sont proposés : l’anglais et le portugais. Les lusitaniens constituent en effet une communauté importante issue d’une vague d’immigration au XIXème siècle, début du XXème.
9. Coqs et poules vivent en liberté partout dans l’île. Les Bermudiens les considèrent comme des animaux de compagnie. Du côté de Tucker Point, les terrains de golf dont les coupes ont l’air fignolées aux ciseaux, sont envahis par ces volailles. J’en ai compté 24 sur un par 3.
10. Les prix sont très élevés, tout doit être importé. Par pudeur ou peut-être par résignation, les stations services n’affichent pas les prix des carburants, neuf dollars le gallon (environ 4 litres). En revanche, dans presque toutes, des panneaux indiquent que des distributeurs de billets sont accessibles à l’intérieur.
10 + 1. On revient des Bermudes.
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La vie et autres inconvénients
samedi 29 octobre 2011
Limonov d'Emmanuel Carrère
Merveilleux livre.
La vie d'un homme de lettres, qui se voit comme un homme de roman, qui se voit comme un Mishima (le chevalier exalté mais suicidaire d'un empire perdu), et un Hemingway (l'écrivain narcissique, plus grand que la vie, aux engagements mis en scène). L'histoire nous entraîne dans les banlieues grises des villes de province de l'URSS, dans l'underground artistique de Moscou sous Brejnev, dans les plaines d'Asie central, dans les maisons de milliardaires à New-York, dans la Serbie en guerre. L'occasion de revoir 40 ans d'histoire de la Russie. Voir aussi l'écrivain au travail, ses motivations, ses doutes.
Deux citations sur Limonov :
"Il se considère comme homosexuel, mais ne pratique guère, c'est plutôt un genre qu'il se donne" (p. 171)
"Il a toujours pensé que sa vocation c'est de s'enfoncer le plus profond possible dans la réalité" (p. 472)
Trois citations sur la Russie :
"Cette histoire d'opposition démocratique en Russie, c'est comme vouloir roquer quand on joue aux dames : un truc pas prévu par la règle du jeu" (p. 26)
"Motritch n'a rien publié et ne publiera jamais rien, mais l'avantage de la censure, c'est qu'on peut être un auteur qui ne publie rien sans qu'on vous soupçonne de manquer de talent, au contraire" (p. 79)
"Après la disgrâce et l'exécution de Beria, chef du NKVD sous Staline, les souscripteurs de la Grande encyclopédie soviétique, ont reçu l'instruction de découper dans leur exemplaire l'article louangeur consacré à cet ardent ami du prolétariat pour le remplacer par un article de calibre identique sous le détroit de Behring" (p. 242)
La vie d'un homme de lettres, qui se voit comme un homme de roman, qui se voit comme un Mishima (le chevalier exalté mais suicidaire d'un empire perdu), et un Hemingway (l'écrivain narcissique, plus grand que la vie, aux engagements mis en scène). L'histoire nous entraîne dans les banlieues grises des villes de province de l'URSS, dans l'underground artistique de Moscou sous Brejnev, dans les plaines d'Asie central, dans les maisons de milliardaires à New-York, dans la Serbie en guerre. L'occasion de revoir 40 ans d'histoire de la Russie. Voir aussi l'écrivain au travail, ses motivations, ses doutes.
Deux citations sur Limonov :
"Il se considère comme homosexuel, mais ne pratique guère, c'est plutôt un genre qu'il se donne" (p. 171)
"Il a toujours pensé que sa vocation c'est de s'enfoncer le plus profond possible dans la réalité" (p. 472)
Trois citations sur la Russie :
"Cette histoire d'opposition démocratique en Russie, c'est comme vouloir roquer quand on joue aux dames : un truc pas prévu par la règle du jeu" (p. 26)
"Motritch n'a rien publié et ne publiera jamais rien, mais l'avantage de la censure, c'est qu'on peut être un auteur qui ne publie rien sans qu'on vous soupçonne de manquer de talent, au contraire" (p. 79)
"Après la disgrâce et l'exécution de Beria, chef du NKVD sous Staline, les souscripteurs de la Grande encyclopédie soviétique, ont reçu l'instruction de découper dans leur exemplaire l'article louangeur consacré à cet ardent ami du prolétariat pour le remplacer par un article de calibre identique sous le détroit de Behring" (p. 242)
mercredi 26 octobre 2011
Les sept roses du Tokyo et la réforme des kanjis
"Les sept roses de Tokyo" de Inoue Hisashi publié chez Philippe Piquier est un livre passionnant. Il nous montre le Japon sous un jour que je ne connaissais pas. Le livre reproduit les carnets d'un homme qui nous plonge dans la vie quotidienne d'une famille à la fin de la seconde guerre mondiale et durant l'année qui suit l'armistice.
J'imaginais la société japonaise fanatisée dans sa lutte contre les américains. Et bien je me trompais. Le roman nous plonge dans les difficultés, les lâchetés, les combines, les espérances et les désespoirs de la population civile qui voit tout s'effondrer autour d'elle. Passionnant et écrit avec un humour particulièrement fin.
Et puis vers après 400 pages, une dimension supplémentaire s'ajoute sans prévenir. Frôlant le roman d'espionnage nous voilà au coeur d'une situation qui m'était totalement inconnue mais qui est fascinante. Tellement incroyable que j'ai dû vérifier sa véracité.
Donc, après la capitulation, les Etats-Unis gouvernaient le Japon. La USEMJ (United States Education Mission to Japan) avait pour tâche de réformer le japonais pour faciliter les échanges culturels par la simplification de la langue japonaise, afin de rendre l’apprentissage de cette langue plus facile aux étrangers (Teplova, 2006).
Dans le roman de Hisashi, le fonctionnaire responsable de la réforme est mis en scène. Il explique (et je me demande ce qui est de l'ordre de l'exagération romanesque, et ce qui relève de la connerie du vainqueur) : "Le pronom personnel de la première personne du singulier est, pour l'être humain, l'une des choses les plus fondamentales qui soient. En effet, c'est par l'emploi que nous faisons de ce pronom que nous construisons progressivement notre ego. Les Américains, les Britanniques établissent leur personnalité individuelle au moyen du pronom I, de la même façon, les Français utilisent je, les Espagnols yo, les Portugais eu, les Néerlandais ik, les Chinois wo, les Indonésiens saya, pour élaborer leur caractère. Or (...) le japonais possède plusieurs mots à la place. Et que ce pronom jour les girouettes puisqu'il dépend entièrement de la situation. Qui plus est les Japonais recourent à l'un ou à l'autre tout à fait spontanément. Résultat : ils n'atteignent jamais à l'autonomie en tant qu'individus." (page 547)
"Hall réclame d’abord l’utilisation de katakana, puis finit par opter pour l’alphabet romain. Le ministère de l’Éducation du Japon (Monbushō) réagit et propose un compromis pour éviter les réformes extrémistes et l’organisme présente, en 1946, une liste uniformisée de 1850 kanji (Tōyō kanjihyō), ainsi qu’une liste de kana moderne (Gendai kanazukai). Mais, en raison de conflits internes au sein de la Mission américaine, les rêves de R. K. Hall ne se réalisent pas, et la langue japonaise réussit à conserver son système d’écriture." (Teplova, 2006 : 763)
Hisashi nous propose une explication très romanesque à l'origine de cet abandon. A lire.
Source : Teplova Natalia (2006), "Traduction et politique langagière au Japon : de l'ouverture au monde à la mondialisation", Meta : journal des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 51, n° 4, p. 758-770.
J'imaginais la société japonaise fanatisée dans sa lutte contre les américains. Et bien je me trompais. Le roman nous plonge dans les difficultés, les lâchetés, les combines, les espérances et les désespoirs de la population civile qui voit tout s'effondrer autour d'elle. Passionnant et écrit avec un humour particulièrement fin.
Et puis vers après 400 pages, une dimension supplémentaire s'ajoute sans prévenir. Frôlant le roman d'espionnage nous voilà au coeur d'une situation qui m'était totalement inconnue mais qui est fascinante. Tellement incroyable que j'ai dû vérifier sa véracité.
Donc, après la capitulation, les Etats-Unis gouvernaient le Japon. La USEMJ (United States Education Mission to Japan) avait pour tâche de réformer le japonais pour faciliter les échanges culturels par la simplification de la langue japonaise, afin de rendre l’apprentissage de cette langue plus facile aux étrangers (Teplova, 2006).
Dans le roman de Hisashi, le fonctionnaire responsable de la réforme est mis en scène. Il explique (et je me demande ce qui est de l'ordre de l'exagération romanesque, et ce qui relève de la connerie du vainqueur) : "Le pronom personnel de la première personne du singulier est, pour l'être humain, l'une des choses les plus fondamentales qui soient. En effet, c'est par l'emploi que nous faisons de ce pronom que nous construisons progressivement notre ego. Les Américains, les Britanniques établissent leur personnalité individuelle au moyen du pronom I, de la même façon, les Français utilisent je, les Espagnols yo, les Portugais eu, les Néerlandais ik, les Chinois wo, les Indonésiens saya, pour élaborer leur caractère. Or (...) le japonais possède plusieurs mots à la place. Et que ce pronom jour les girouettes puisqu'il dépend entièrement de la situation. Qui plus est les Japonais recourent à l'un ou à l'autre tout à fait spontanément. Résultat : ils n'atteignent jamais à l'autonomie en tant qu'individus." (page 547)
"Hall réclame d’abord l’utilisation de katakana, puis finit par opter pour l’alphabet romain. Le ministère de l’Éducation du Japon (Monbushō) réagit et propose un compromis pour éviter les réformes extrémistes et l’organisme présente, en 1946, une liste uniformisée de 1850 kanji (Tōyō kanjihyō), ainsi qu’une liste de kana moderne (Gendai kanazukai). Mais, en raison de conflits internes au sein de la Mission américaine, les rêves de R. K. Hall ne se réalisent pas, et la langue japonaise réussit à conserver son système d’écriture." (Teplova, 2006 : 763)
Hisashi nous propose une explication très romanesque à l'origine de cet abandon. A lire.
Source : Teplova Natalia (2006), "Traduction et politique langagière au Japon : de l'ouverture au monde à la mondialisation", Meta : journal des traducteurs / Meta: Translators' Journal, vol. 51, n° 4, p. 758-770.
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littérature et autres nourritures
dimanche 23 octobre 2011
Histoires de mammifères
Les mammifères ont deux techniques pour amener à maturité (relative) leurs embryons : une courte période en dedans et la suite dans la poche marsupiale ou à l’humaine à la nage dans l’utérus.
Des travaux scientifiques rapportés sur le blogue Big Browser (Marc Lynch, Université de Yale, publiés dans Nature Genetics) concluent à la possibilité que la capacité d’avoir des grossesses placentaires serait en partie liée à une infection virale qui aurait modifié l’ADN.
L’étude porte sur la comparaison génétique de trois espèces : l’opossum, le tatou et l’humain. L’oppossum, marsupial, « se rend à peine compte de sa grossesse ». En revanche le tatou et l’humain partagent des modifications hormonales et immunitaires du même ordre. Or celles-ci sont dues à des séquences d’ADN appelées « transposons » que l’on retrouve dans les deux espèces à grossesses placentaires et non chez le marsupial. Cet ADN « déviant se serait incrusté en nous par une infection. (…) il existe au moins un exemple de parasites sanguins capables d’insérer des transposons dans les animaux qu’ils colonisent ». On retrouve aussi les transposons dans certaines formes d’hémophilies. Il vient modifier l’ADN du facteur VIII dont le déficit de production altère les possibilités de coagulation sanguine (merci wikipedia).
Autre découverte pour moi cette semaine, entendu dans l’émission « Continent Science ». Les pigeons produisent du lait. Je savais pour les manchots empereurs, mais les pigeons ! Les flamants aussi d’ailleurs. La production se fait dans le jabot. Je cite Wikipedia : « Les cellules épithéliales du jabot forment une mince couche d'une dizaine de cellules d'épaisseurs produites par la couche de base. À mesure que les cellules sont produites et s'éloignent de la couche de base vers le lumen, elles subissent une transformation qui devient le lait de jabot. Stimulé par la prolactine, ces cellules accumulent une grande quantité de lipides et de protéines. La prolactine provoque aussi la mue de cette masse cellulaire qui a alors une texture de fromage ».
Contrairement au lait des mammifères, ce lait ne contient aucun glucide et est composé de 72% à 75% d’eau contre 92% pour le lait de vache. Les petits sont nourris par régurgitation.
L’histoire est intéressante du point de vue de l’évolution. Il s’agit d’un cas d’analogie : même fonction développée dans deux espèces « en parallèle », en utilisant deux technologies différentes. Le lait de jabot donne aussi un avantage adaptatif aux pigeons puisqu’il permet une croissance rapide des pigeonneaux dans les premiers jours, donc des meilleures chances de survie. Cela contribuerait à expliquer le succès de ces bestioles que l’on retrouve partout.
Et puis question finale : imaginons que nous puissions fabriquer un bébé fonctionnel sur une imprimante 3D. Le transfert à haut début de l'information nécessaire pour coder son impression, prendrait-elle plus ou moins de neuf mois.
Des travaux scientifiques rapportés sur le blogue Big Browser (Marc Lynch, Université de Yale, publiés dans Nature Genetics) concluent à la possibilité que la capacité d’avoir des grossesses placentaires serait en partie liée à une infection virale qui aurait modifié l’ADN.
L’étude porte sur la comparaison génétique de trois espèces : l’opossum, le tatou et l’humain. L’oppossum, marsupial, « se rend à peine compte de sa grossesse ». En revanche le tatou et l’humain partagent des modifications hormonales et immunitaires du même ordre. Or celles-ci sont dues à des séquences d’ADN appelées « transposons » que l’on retrouve dans les deux espèces à grossesses placentaires et non chez le marsupial. Cet ADN « déviant se serait incrusté en nous par une infection. (…) il existe au moins un exemple de parasites sanguins capables d’insérer des transposons dans les animaux qu’ils colonisent ». On retrouve aussi les transposons dans certaines formes d’hémophilies. Il vient modifier l’ADN du facteur VIII dont le déficit de production altère les possibilités de coagulation sanguine (merci wikipedia).
Autre découverte pour moi cette semaine, entendu dans l’émission « Continent Science ». Les pigeons produisent du lait. Je savais pour les manchots empereurs, mais les pigeons ! Les flamants aussi d’ailleurs. La production se fait dans le jabot. Je cite Wikipedia : « Les cellules épithéliales du jabot forment une mince couche d'une dizaine de cellules d'épaisseurs produites par la couche de base. À mesure que les cellules sont produites et s'éloignent de la couche de base vers le lumen, elles subissent une transformation qui devient le lait de jabot. Stimulé par la prolactine, ces cellules accumulent une grande quantité de lipides et de protéines. La prolactine provoque aussi la mue de cette masse cellulaire qui a alors une texture de fromage ».
Contrairement au lait des mammifères, ce lait ne contient aucun glucide et est composé de 72% à 75% d’eau contre 92% pour le lait de vache. Les petits sont nourris par régurgitation.
L’histoire est intéressante du point de vue de l’évolution. Il s’agit d’un cas d’analogie : même fonction développée dans deux espèces « en parallèle », en utilisant deux technologies différentes. Le lait de jabot donne aussi un avantage adaptatif aux pigeons puisqu’il permet une croissance rapide des pigeonneaux dans les premiers jours, donc des meilleures chances de survie. Cela contribuerait à expliquer le succès de ces bestioles que l’on retrouve partout.
Et puis question finale : imaginons que nous puissions fabriquer un bébé fonctionnel sur une imprimante 3D. Le transfert à haut début de l'information nécessaire pour coder son impression, prendrait-elle plus ou moins de neuf mois.
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Conscience sans science n'est que con
vendredi 21 octobre 2011
Sabir
J'ai toujours eu du mal avec les présentations ou des critiques de spectacles de danse contemporaine. D'une part, chez moi l'émotion suscitée par la danse contemporaine n'est pas intellectuelle. D'autre part les mots me paraissent assez impuissants pour décrire l'énergie et les mouvements de ces spectacles. J'ai l'impression que les textes sont codés, parlent aux connaisseurs avec un langage qui laisse le non-initié estomaqué (ou mort de rire) devant tant de prétention et d'intellectualisme vaseux. Exemple avec l'article de Liberation sur le spectacle de Trisha Brown. En lisant entre les lignes, le compte rendu me donne pourtant très envie de voir le show. Extraits choisis:
"Dans un entretien, Trisha Brown nous avait jadis confié qu’elle avait réussi à libérer les bras, le dos mais pas encore les jambes. C’est fait."
"En se concentrant sur le concept de l’anomalie, l’idée de rupture s’affirme dans cette pièce comme structure formelle de la chorégraphie. Le choix d’un danseur (chez Brown, ils sont tous créateurs et improvisateurs) peut par exemple interrompre l’intention cinétique d’un autre et créer un espace mental multidirectionnel."
" La scénographie de Burt Barr place côté cour un bataillon de ventilateurs industriels qui ronronnent et dispersent les vêtements sur le plateau. Reste au pianiste Alvin Curran, fort courageux, à s’immiscer dans le doux brouhaha, ce qu’il fait parfaitement."
"Le brouillard créé par le scénographe Fujiko Nakaya dans Opal Loop laisse le mystère entier. Les quatre interprètes dansent à l’aveugle, posant leurs mains sur les nuages. Ils ne sortent de nulle part et ne vont nulle part."
"Quant à la musique, elle provient du passage de l’eau et des fumigènes à travers les tuyaux."
"Dans un entretien, Trisha Brown nous avait jadis confié qu’elle avait réussi à libérer les bras, le dos mais pas encore les jambes. C’est fait."
"En se concentrant sur le concept de l’anomalie, l’idée de rupture s’affirme dans cette pièce comme structure formelle de la chorégraphie. Le choix d’un danseur (chez Brown, ils sont tous créateurs et improvisateurs) peut par exemple interrompre l’intention cinétique d’un autre et créer un espace mental multidirectionnel."
" La scénographie de Burt Barr place côté cour un bataillon de ventilateurs industriels qui ronronnent et dispersent les vêtements sur le plateau. Reste au pianiste Alvin Curran, fort courageux, à s’immiscer dans le doux brouhaha, ce qu’il fait parfaitement."
"Le brouillard créé par le scénographe Fujiko Nakaya dans Opal Loop laisse le mystère entier. Les quatre interprètes dansent à l’aveugle, posant leurs mains sur les nuages. Ils ne sortent de nulle part et ne vont nulle part."
"Quant à la musique, elle provient du passage de l’eau et des fumigènes à travers les tuyaux."
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littérature et autres nourritures
mardi 18 octobre 2011
samedi 15 octobre 2011
samedi 8 octobre 2011
Camouflé en grosse poubelle marron
Le matin, dans Limoilou, il arrive très souvent que l'on croise quelqu'un qui fouille les poubelles, pour récupérer les consignes, réutiliser et vendre parfois j'imagine. Ils ont tous des chariots bricolés étranges et pathétiques.
Ce matin cette vieille tondeuse enfouie sous les sacs de voyage avait quelque chose de troublant. Comme une vie qui ne pourrait aller plus loin que le gazon devant chez soi malgré tout ce qu'elle trimballe d'envies d'ailleurs. J'ai pris la photo et je suis parti.
Une voiture est arrivée, j'ai traversé la rue, je me suis retourné. Et là j'ai vu l'homme qui inspectait le gros bac marron. L'homme couleur de poubelle. Surpris, je me suis demandé s'il était apparu durant les quelques secondes où j'avais le dos tourné. Ce matin en récupérant les photos, j'ai ma réponse. Et je n'en suis pas fier.
Ce matin cette vieille tondeuse enfouie sous les sacs de voyage avait quelque chose de troublant. Comme une vie qui ne pourrait aller plus loin que le gazon devant chez soi malgré tout ce qu'elle trimballe d'envies d'ailleurs. J'ai pris la photo et je suis parti.
Une voiture est arrivée, j'ai traversé la rue, je me suis retourné. Et là j'ai vu l'homme qui inspectait le gros bac marron. L'homme couleur de poubelle. Surpris, je me suis demandé s'il était apparu durant les quelques secondes où j'avais le dos tourné. Ce matin en récupérant les photos, j'ai ma réponse. Et je n'en suis pas fier.
dimanche 2 octobre 2011
La mémoire du XXème siècle, vu des Etats-Unis
Source infinie d'intérêt : Google a numérisé l'ensemble des numéros de la revue Time depuis ses débuts. On peut y accéder ici.
Des heures de plaisir.
C'est ainsi que j'ai pris conscience, en consultant le numéro de la semaine suivant le 8 mai 1945, que pour les Etats-Unis la guerre n'est pas finie puisque la lutte continue contre le Japon.
Ci-dessous trois publicités dans un numéro d'août 1945. J'aime l'utilisation de l'argument militaire et j'adore les vieilles pubs de cigarettes.
Philip Morris se vend avec le slogan : "Un peu de prévention vaut mieux que des soins", comme la cigarette qui irrite le moins la gorge.
Des heures de plaisir.
C'est ainsi que j'ai pris conscience, en consultant le numéro de la semaine suivant le 8 mai 1945, que pour les Etats-Unis la guerre n'est pas finie puisque la lutte continue contre le Japon.
Ci-dessous trois publicités dans un numéro d'août 1945. J'aime l'utilisation de l'argument militaire et j'adore les vieilles pubs de cigarettes.
Philip Morris se vend avec le slogan : "Un peu de prévention vaut mieux que des soins", comme la cigarette qui irrite le moins la gorge.
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vendredi 30 septembre 2011
Le cochon de Gaza
Sympathique petit film aujourd'hui : "Le cochon de Gaza".
L'idée de départ est drôle : un pêcheur de Gaza remonte après une tempête qui l'a délogé du bateau qui l'accueillait un cochon du Vietnam (le détail a son importance). Que faire d'un cochon quand on est Musulman ? Le vendre aux Israéliens de la colonie voisine, qui sont juifs ?
Le film est une fable absurde, drôle et optimiste.
A voir.
L'idée de départ est drôle : un pêcheur de Gaza remonte après une tempête qui l'a délogé du bateau qui l'accueillait un cochon du Vietnam (le détail a son importance). Que faire d'un cochon quand on est Musulman ? Le vendre aux Israéliens de la colonie voisine, qui sont juifs ?
Le film est une fable absurde, drôle et optimiste.
A voir.
Héros
Un excellent reportage dans le Point n° 2034 daté du 8 septembre 2011 (p. 62-65).
Ils sont 2000, 2000 retraités ayant travaillé sur le site de Fukushima à avoir rejoint SVCF, le Skilled Veterans Corps for Fukushima. Leur souhait : remplacer les travailleurs actuels, payés 200 euros par jour (plus 100 euros en cas de surdose de radiations) pour réparer la centrale. Et cela gratuitement. Pour eux il s'agit d'un devoir, impérieux :
- un devoir issu du sens de leur travail (c'est dire que leur perception de leur travail ne se limite pas à l'exécution d'une tâche, mais à la réalisation d'une mission) : "C'est mon devoir d'aller là-bas. Quand on construit une machine, on en est responsable jusqu'à la mort, c'est l'esprit Toshiba !", Orii Syoichi, 68 ans.
- un devoir de responsabilité sociale : "Ma génération de l'après-guerre a profité de la vie, grâce au nucléaire. C'est nous qui avons construit cette centrale, c'est à nous de la réparer." Naito Shinobu, 63 ans.
- un devoir de responsabilité générationnelle : "A nos âges, les cellules cancéreuses se développent plus lentement. Les jeunes ont l'avenir devant eux, ils peuvent encore avoir des enfants. Ils ne doivent pas prendre part à cette tâche". Yastel Yamada, 72 ans.
C'est aussi une attitude inscrite au plus profond de la culture nipponne. Le shintoïsme inscrit l'homme dans l'univers, comme un élément du grand tout. L'homme n'est pas en lutte contre l'univers, il en vit les rythmes. "Nous ressortons toujours plus forts des catastrophes. A l'image du sanctuaire shinto d'Ise, que nous détruisons et reconstruisons tous les vingt ans afin de transmettre le savoir-faire aux générations suivantes." 20 ans, le temps d'une génération. Les bâtiments actuels datent de 1993. Ils seront reconstruits en 2013.
Pour l'instant l'Etat reste sourd à leur demande. Officiellement par crainte des accidents. Le travail sur la centrale est éprouvant. Tous les jours cinq à six personnes perdent connaissance. Mais Sébastien Falletti nous laisse entendre une tout autre raison : "Les forçats de Fukushima sont généralement jeunes, sans qualifications et recrutés par une chaîne opaque de sous-traitants de Tepco, attirés par l'appât du gain. Un système nébuleux et lucratif, en partie sous la coupe des yakuzas, la mafia locale."
Ils sont 2000, 2000 retraités ayant travaillé sur le site de Fukushima à avoir rejoint SVCF, le Skilled Veterans Corps for Fukushima. Leur souhait : remplacer les travailleurs actuels, payés 200 euros par jour (plus 100 euros en cas de surdose de radiations) pour réparer la centrale. Et cela gratuitement. Pour eux il s'agit d'un devoir, impérieux :
- un devoir issu du sens de leur travail (c'est dire que leur perception de leur travail ne se limite pas à l'exécution d'une tâche, mais à la réalisation d'une mission) : "C'est mon devoir d'aller là-bas. Quand on construit une machine, on en est responsable jusqu'à la mort, c'est l'esprit Toshiba !", Orii Syoichi, 68 ans.
- un devoir de responsabilité sociale : "Ma génération de l'après-guerre a profité de la vie, grâce au nucléaire. C'est nous qui avons construit cette centrale, c'est à nous de la réparer." Naito Shinobu, 63 ans.
- un devoir de responsabilité générationnelle : "A nos âges, les cellules cancéreuses se développent plus lentement. Les jeunes ont l'avenir devant eux, ils peuvent encore avoir des enfants. Ils ne doivent pas prendre part à cette tâche". Yastel Yamada, 72 ans.
C'est aussi une attitude inscrite au plus profond de la culture nipponne. Le shintoïsme inscrit l'homme dans l'univers, comme un élément du grand tout. L'homme n'est pas en lutte contre l'univers, il en vit les rythmes. "Nous ressortons toujours plus forts des catastrophes. A l'image du sanctuaire shinto d'Ise, que nous détruisons et reconstruisons tous les vingt ans afin de transmettre le savoir-faire aux générations suivantes." 20 ans, le temps d'une génération. Les bâtiments actuels datent de 1993. Ils seront reconstruits en 2013.
Pour l'instant l'Etat reste sourd à leur demande. Officiellement par crainte des accidents. Le travail sur la centrale est éprouvant. Tous les jours cinq à six personnes perdent connaissance. Mais Sébastien Falletti nous laisse entendre une tout autre raison : "Les forçats de Fukushima sont généralement jeunes, sans qualifications et recrutés par une chaîne opaque de sous-traitants de Tepco, attirés par l'appât du gain. Un système nébuleux et lucratif, en partie sous la coupe des yakuzas, la mafia locale."
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Actualités à rire ou à pleurer
jeudi 29 septembre 2011
Du jeu vidéo et des guerres de religion
Les créateurs de jeux vidéo sont joueurs. Tous les ans, de la Game Developers Conference, ils désignent par acclamation le créateur du jeu qui fait quelque chose d’incroyablement ambitieux qu’un jeu vidéo ne devrait jamais faire (« does some crazily ambitious thing that a videogame is not supposed to be able to do »).
Le 4 mars 2011 c’est Jason Rohrer qui l’a emporté en réalisant sur le thème : plus grand que Jésus, le jeu comme religion, un jeu qu’il nomma Chain World. L’idée est la suivante. Le joueur évolue dans un univers qu’il peut modifier (un peu sur le principe de Minecraft, voir ci-dessous) : il est le dieu créateur de son univers. Jusque là ….
Oui mais voilà. Le jeu n’existe qu’en un seul exemplaire tenant sur une clé USB. Lorsque le joueur meurt, sous les coups de zombies ou d’araignées, il doit sauvegarder les modifications qu’il a apportées au monde et le transmettre à un nouveau joueur. Un seul jeu, un seul essai, une longue chaîne de créateurs qui exploreront le monde créé par la lignée qui les précède et apporteront leur propre impulsion créative.
Présentation lors du concours : enthousiasme débordant, larmes presque, dans la salle. Triomphe pour Chain World.
Rohrer a été le premier joueur. Il cherche à transmettre à un disciple. Il ignore ses amis en transes et tend la clé USB à un type au premier rang qui semble amoché, accroché qu’il est à un déambulateur. Jia Ji est un handicapé de courte date et de futur restreint. La nuit précédente il s’est blessé lui-même en dansant à la soirée d’Electronic Arts. Faut dire qu’il traine depuis des années aux franges du monde du jeu vidéo. Son dernier projet : la création du site couchange.org qui permet à des ONG de recueillir en donations des trucs du genre miles de cartes de fidélité de cies aériennes ou de vieilles cartes cadeaux. Tout auréolé du don qu’il vient de recevoir de la part du créateur des origines, il trimballe sa carcasse, sa clé USB et son déambulateur dans les couloirs du centre des congrès, sans savoir qu’une rencontre va introduire le désordre dans l’ordonnancement du destin de Chain World.
Jane McGonigal est une icône dans le monde du gaming, conférencière, auteure, elle évangélise le prophane sur le pouvoir de transformation du monde qu’ont les jeux vidéos. Le diable de la tentation titille alors Jia Ji. Il imagine un nouveau procédé de levée de fonds. Il va jouer, puis proposer le jeu à McGonigal. Il mettra alors le jeu aux enchères sur eBay, certain que des amateurs vont se précipiter pour payer et explorer le monde créé par une célébrité. Et puis il va planifier une cédule alternant stars du jeu vidéo et amateurs pour installer le procédé dans la durée. Tentation éthique, mais tentation diabolique pareil.
Une semaine après que l’USB sain lui est tombé entre les mains, il lance une enchère sur eBay et crée un site chainworld.org où il dévoile la procession de joueurs.
Darius Kazemi, designer de jeux dans la vie, était présent lors de la conférence, mais pour une raison inconnue a manqué le Game Design Challenge (et peut-être ne veut-on pas le savoir). Mais il en a beaucoup entendu parler dans les multiples et enthousiastes exégèses de l’événement. Certains auraient même entendu Rohrer glisser à Jia Ji en lui tendant la clé USB : « Be healed » (sois guéri) (ce qui arriva promptement il faut bien l’admettre). Lorsqu’il tombe sur l’enchère, Darius est pris d’une sainte colère pour ce qu’il apparente à un « meurtre esthétique ». Il surenchérit pour libérer le jeu et le rendre à sa destinée. Du coup ça s’échange des claques sur Twitter. Et ça fait monter les enchères. 875$ par 15 personnes. Jusqu’à ce que une entité anonyme, répondant au nom de Postional Super Ka mette 3300 dollars sur la table.
Voilà où nous en sommes au moment où Wired enquête : Jason Rohrer est fauché ; Super Ko veut rendre le jeu à son mystère, elle (c’est une femme vivant dans une grande ville américaine) ne dit pas si elle va passer le jeu à McGonigal ; quand à Jia Ji, il prétend lui avoir envoyé le jeu, mais il a aussi mis en ligne une vidéo dans laquelle il semble jeter la clé USB dans les laves du volcan Kilauea à Hawaï où il avait passé trois mois à glander dans des communes sous les cocotiers.
N’est-elle pas angoissante, cette terrible incertitude ?
Il se passe tellement de choses sur la planète dont nous ne savons rien.
Le 4 mars 2011 c’est Jason Rohrer qui l’a emporté en réalisant sur le thème : plus grand que Jésus, le jeu comme religion, un jeu qu’il nomma Chain World. L’idée est la suivante. Le joueur évolue dans un univers qu’il peut modifier (un peu sur le principe de Minecraft, voir ci-dessous) : il est le dieu créateur de son univers. Jusque là ….
Oui mais voilà. Le jeu n’existe qu’en un seul exemplaire tenant sur une clé USB. Lorsque le joueur meurt, sous les coups de zombies ou d’araignées, il doit sauvegarder les modifications qu’il a apportées au monde et le transmettre à un nouveau joueur. Un seul jeu, un seul essai, une longue chaîne de créateurs qui exploreront le monde créé par la lignée qui les précède et apporteront leur propre impulsion créative.
Présentation lors du concours : enthousiasme débordant, larmes presque, dans la salle. Triomphe pour Chain World.
Rohrer a été le premier joueur. Il cherche à transmettre à un disciple. Il ignore ses amis en transes et tend la clé USB à un type au premier rang qui semble amoché, accroché qu’il est à un déambulateur. Jia Ji est un handicapé de courte date et de futur restreint. La nuit précédente il s’est blessé lui-même en dansant à la soirée d’Electronic Arts. Faut dire qu’il traine depuis des années aux franges du monde du jeu vidéo. Son dernier projet : la création du site couchange.org qui permet à des ONG de recueillir en donations des trucs du genre miles de cartes de fidélité de cies aériennes ou de vieilles cartes cadeaux. Tout auréolé du don qu’il vient de recevoir de la part du créateur des origines, il trimballe sa carcasse, sa clé USB et son déambulateur dans les couloirs du centre des congrès, sans savoir qu’une rencontre va introduire le désordre dans l’ordonnancement du destin de Chain World.
Jane McGonigal est une icône dans le monde du gaming, conférencière, auteure, elle évangélise le prophane sur le pouvoir de transformation du monde qu’ont les jeux vidéos. Le diable de la tentation titille alors Jia Ji. Il imagine un nouveau procédé de levée de fonds. Il va jouer, puis proposer le jeu à McGonigal. Il mettra alors le jeu aux enchères sur eBay, certain que des amateurs vont se précipiter pour payer et explorer le monde créé par une célébrité. Et puis il va planifier une cédule alternant stars du jeu vidéo et amateurs pour installer le procédé dans la durée. Tentation éthique, mais tentation diabolique pareil.
Une semaine après que l’USB sain lui est tombé entre les mains, il lance une enchère sur eBay et crée un site chainworld.org où il dévoile la procession de joueurs.
Darius Kazemi, designer de jeux dans la vie, était présent lors de la conférence, mais pour une raison inconnue a manqué le Game Design Challenge (et peut-être ne veut-on pas le savoir). Mais il en a beaucoup entendu parler dans les multiples et enthousiastes exégèses de l’événement. Certains auraient même entendu Rohrer glisser à Jia Ji en lui tendant la clé USB : « Be healed » (sois guéri) (ce qui arriva promptement il faut bien l’admettre). Lorsqu’il tombe sur l’enchère, Darius est pris d’une sainte colère pour ce qu’il apparente à un « meurtre esthétique ». Il surenchérit pour libérer le jeu et le rendre à sa destinée. Du coup ça s’échange des claques sur Twitter. Et ça fait monter les enchères. 875$ par 15 personnes. Jusqu’à ce que une entité anonyme, répondant au nom de Postional Super Ka mette 3300 dollars sur la table.
Voilà où nous en sommes au moment où Wired enquête : Jason Rohrer est fauché ; Super Ko veut rendre le jeu à son mystère, elle (c’est une femme vivant dans une grande ville américaine) ne dit pas si elle va passer le jeu à McGonigal ; quand à Jia Ji, il prétend lui avoir envoyé le jeu, mais il a aussi mis en ligne une vidéo dans laquelle il semble jeter la clé USB dans les laves du volcan Kilauea à Hawaï où il avait passé trois mois à glander dans des communes sous les cocotiers.
N’est-elle pas angoissante, cette terrible incertitude ?
Il se passe tellement de choses sur la planète dont nous ne savons rien.
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vendredi 23 septembre 2011
Arpèges au pays des Hans
L'excellent blogue "A la recherche des sons perdus" m'a fait découvrir un autre blogue "Pyongyang goes pop". On y apprend quelques détails intéressants sur la vie de la scène pop dans ce pays :
- Pendant des années, le Taedong Diplo, seule boîte de nuit de la capitale, ne disposait que d'un CD, l'excellent "Trance Hits 1993". Rassurez vous tout a changé grâce à DJ Ian Steadman. Les nuits enfiévrées sont cependant toujours sous la menace de tourner court. Le journaliste raconte que lors de son dernier séjour, un garde de sécurité finit par tirer la plug en menaçant de saisir les passeports, condamnant ainsi les clubeurs à s'installer durablement dans ce beau pays. Le tout agrémenté de multiples déclinaisons du mot "Fuck", témoignant ainsi d'une maîtrise non universitaire de la langue anglaise.
- Autre éclate hype : les soirées karaoke sur la bande originale de Titanic, présentée dans les universités comme un exemple de la culture occidentale.
- En 2011, la plupart des Coréens ne connaissent pas Michael Jackson.
- Le pays compte deux groupes pop majeurs : le Pochonbo Electronic Ensemble (140 albums à ce jour) et le Wangjaesan Light Music Band. Ils interprètent des chansons réalistes utiles à l'édification des masses. Pensons par exemple à l'inoubliable : "L'importance des engrais". La chanteuse du second groupe est au coeur d'un scandale. Elle apparaît, moulée dans un ensemble années 80 du plus beau fluo-paillettes, dans une vidéo qui circule sous le manteau, se trémoussant avec plusieurs de ses amies sur de la musique occidentale. Et finissant en grand écart sur minishort scintillant.
Et parce qu'il m'apparaît utile de répandre le réalisme musical, chanson du Pochonbo Electronic Ensemble :
Pour continuer en Corée du Nord.
Sur le site Big Picture, une série de photos qui donnent une idée du quotidien. J'aime beaucoup la croisière en vieux cargo réaffecté avec touristes invités et délégation touristique chinoise.
Autoroute près de Pyongyang.
Pour accompagner, en fond musical, je vous suggère la chanson du groupe LMFAO. Les images sont flippantes.
- Pendant des années, le Taedong Diplo, seule boîte de nuit de la capitale, ne disposait que d'un CD, l'excellent "Trance Hits 1993". Rassurez vous tout a changé grâce à DJ Ian Steadman. Les nuits enfiévrées sont cependant toujours sous la menace de tourner court. Le journaliste raconte que lors de son dernier séjour, un garde de sécurité finit par tirer la plug en menaçant de saisir les passeports, condamnant ainsi les clubeurs à s'installer durablement dans ce beau pays. Le tout agrémenté de multiples déclinaisons du mot "Fuck", témoignant ainsi d'une maîtrise non universitaire de la langue anglaise.
- Autre éclate hype : les soirées karaoke sur la bande originale de Titanic, présentée dans les universités comme un exemple de la culture occidentale.
- En 2011, la plupart des Coréens ne connaissent pas Michael Jackson.
- Le pays compte deux groupes pop majeurs : le Pochonbo Electronic Ensemble (140 albums à ce jour) et le Wangjaesan Light Music Band. Ils interprètent des chansons réalistes utiles à l'édification des masses. Pensons par exemple à l'inoubliable : "L'importance des engrais". La chanteuse du second groupe est au coeur d'un scandale. Elle apparaît, moulée dans un ensemble années 80 du plus beau fluo-paillettes, dans une vidéo qui circule sous le manteau, se trémoussant avec plusieurs de ses amies sur de la musique occidentale. Et finissant en grand écart sur minishort scintillant.
Et parce qu'il m'apparaît utile de répandre le réalisme musical, chanson du Pochonbo Electronic Ensemble :
Pour continuer en Corée du Nord.
Sur le site Big Picture, une série de photos qui donnent une idée du quotidien. J'aime beaucoup la croisière en vieux cargo réaffecté avec touristes invités et délégation touristique chinoise.
Autoroute près de Pyongyang.
Pour accompagner, en fond musical, je vous suggère la chanson du groupe LMFAO. Les images sont flippantes.
dimanche 18 septembre 2011
Vu aujourd'hui
mardi 13 septembre 2011
Gandhi to Hitler
Bande annonce du film "Gandhi to Hitler", film de Bollywood. C'est..... un autre regard, un autre rythme.
La version intégrale du film est aussi accessible sur Youtube
(partie 1 ici ).
C'est un truc de spécialistes.
La version intégrale du film est aussi accessible sur Youtube
(partie 1 ici ).
C'est un truc de spécialistes.
lundi 12 septembre 2011
Booster
Je mets au défi quiconque de ne pas avoir la pêche après avoir écouté l'album "The Geeks and the Jerkin' Socks" de Shaka Ponk. Ca déchire le mur du son, ça écarquille l'ORL, ça fait vibrionner le poil des jambes, ça décolle les idées noires de l'occiput. Extraits :
Let's bang :
Sex Ball :
My name is Stan :
Shaka Ponk est un groupe originaire du Nord de la France. Wikipedia nous apprend que le groupe a commencé à se faire connaître en Allemagne. A l'origine un gorille virtuel, Goz, en était le chanteur jusqu'à ce qu'une panne informatique oblige un membre du groupe à pousser la chansonnette. Il n'a pas lâché le micro depuis. A quoi tiennent les destins.
Let's bang :
Sex Ball :
My name is Stan :
Shaka Ponk est un groupe originaire du Nord de la France. Wikipedia nous apprend que le groupe a commencé à se faire connaître en Allemagne. A l'origine un gorille virtuel, Goz, en était le chanteur jusqu'à ce qu'une panne informatique oblige un membre du groupe à pousser la chansonnette. Il n'a pas lâché le micro depuis. A quoi tiennent les destins.
samedi 10 septembre 2011
Les tyrans ont les moyens d'aller au bout de leurs idées
Dans Le Point du 4 août 2011, un dossier sur les folies des tyrans. Anecdotes :
Incitatus, le cheval de Caligula disposait d’un palais, de mobilier et d’esclaves pour le servir. Il pouvait ainsi recevoir des invités.
Mao avait instauré une « danse de loyauté » que tout Chinois devait réaliser deux fois par jour. Hôtesses de l’air en service y compris. Atteint de maladies vénériennes, il prétendait « se nettoyer dans le corps des femmes ». Pour ne jamais manquer d’eau, il avait créé une Troupe d’action culturelle de l’unité de la garnison centrale qui « recrutait » de jeunes danseuses.
Ceaucescu se faisait appeler le « Danube de la pensée ». Pas faux, même envasement.
En 1935 une fois achevée sa ville souterraine secrète reliée au Kremlin par un tunnel de 17 km, Staline fit fusiller les ouvriers. Façon toute soviétique de mettre fin à des emplois à vie. Dans la salle de réunion, l’acoustique exceptionnelle lui permettait d’entendre les messes basses de ses officiers d’état-major.
Dans le « Petit livre rouge » de Pol Pot, cette phrase : « Ne nourris pas d’idées personnelles ». Le quart de la population Cambodgienne incapable de se maîtriser dut être éliminée.
Le dôme au bout de l’axe principal de Germania, cité fantasme de Hitler était seize fois plus grand que celui de Saint Pierre de Rome.
Sparmourat Niazov considérait que les Turkmènes devaient voir son portrait au moins une fois par minute. A Achgabat, la capitale, sa statue en or pivote pour suivre le cours du soleil. Pour passer son permis de conduire, seize heures d’étude du « livre saint » écrit par ses soins étaient indispensables.
En 1988 les astrologues de Ne Win l’informèrent que son chiffre faste était le 9. Il fit changer tous les billets de banque en imposant des multiples de 9. Ce qui contribua à développer l'habilité arithmétique des Birmans et ruina l'économie.
Bokassa, pour son sacre d’empereur du Centrafrique, avait exigé que son grand-maître brodeur (et à voir les photos il ne manquait pas de fanfreluches) soir un descendant du couturier qui avait officié lors du sacre de Napoléon.
Incitatus, le cheval de Caligula disposait d’un palais, de mobilier et d’esclaves pour le servir. Il pouvait ainsi recevoir des invités.
Mao avait instauré une « danse de loyauté » que tout Chinois devait réaliser deux fois par jour. Hôtesses de l’air en service y compris. Atteint de maladies vénériennes, il prétendait « se nettoyer dans le corps des femmes ». Pour ne jamais manquer d’eau, il avait créé une Troupe d’action culturelle de l’unité de la garnison centrale qui « recrutait » de jeunes danseuses.
Ceaucescu se faisait appeler le « Danube de la pensée ». Pas faux, même envasement.
En 1935 une fois achevée sa ville souterraine secrète reliée au Kremlin par un tunnel de 17 km, Staline fit fusiller les ouvriers. Façon toute soviétique de mettre fin à des emplois à vie. Dans la salle de réunion, l’acoustique exceptionnelle lui permettait d’entendre les messes basses de ses officiers d’état-major.
Dans le « Petit livre rouge » de Pol Pot, cette phrase : « Ne nourris pas d’idées personnelles ». Le quart de la population Cambodgienne incapable de se maîtriser dut être éliminée.
Le dôme au bout de l’axe principal de Germania, cité fantasme de Hitler était seize fois plus grand que celui de Saint Pierre de Rome.
Sparmourat Niazov considérait que les Turkmènes devaient voir son portrait au moins une fois par minute. A Achgabat, la capitale, sa statue en or pivote pour suivre le cours du soleil. Pour passer son permis de conduire, seize heures d’étude du « livre saint » écrit par ses soins étaient indispensables.
En 1988 les astrologues de Ne Win l’informèrent que son chiffre faste était le 9. Il fit changer tous les billets de banque en imposant des multiples de 9. Ce qui contribua à développer l'habilité arithmétique des Birmans et ruina l'économie.
Bokassa, pour son sacre d’empereur du Centrafrique, avait exigé que son grand-maître brodeur (et à voir les photos il ne manquait pas de fanfreluches) soir un descendant du couturier qui avait officié lors du sacre de Napoléon.
jeudi 8 septembre 2011
Choses vues
Montréal, fin de journée de fin du mois d'août.
Les batailles de post-it font rage dans les bureaux des boites branchées. Par exemple entre Ubisoft et Paribas.
C'est le genre de truc auquel on ne croit pas vraiment. On imagine un épiphénomène gonflé pour des revues de management qui cherchent à faire jeune. Et puis, dans le XVIIème, on sort faire ses courses et on tombe sur ça :
Parfois les télescopages d'information créent des dysfonctionnements cognitifs, qui, pour les plus chanceux, finissent dans une envie de remise à plat des politiques fiscales.
Les batailles de post-it font rage dans les bureaux des boites branchées. Par exemple entre Ubisoft et Paribas.
C'est le genre de truc auquel on ne croit pas vraiment. On imagine un épiphénomène gonflé pour des revues de management qui cherchent à faire jeune. Et puis, dans le XVIIème, on sort faire ses courses et on tombe sur ça :
Parfois les télescopages d'information créent des dysfonctionnements cognitifs, qui, pour les plus chanceux, finissent dans une envie de remise à plat des politiques fiscales.
mardi 23 août 2011
10 + 2 choses sur l'Abitibi
1. Il y a vraiment beaucoup d'arbres.
2. Le ciel est magnifique. Paraît incroyablement grand. Les arbres tout petits en dessous. Et l'on se sent réconforté, comme sous une couverture.
3. Les oursons commencent par lécher le glaçage quand ils mangent des brioches.
4. Dans les restaurants à Amos, les serveurs ne proposent pas d'eau embouteillée. Le robinet délivre une eau d'esker parmi les plus pures au monde. Les verres d'eau se remplissent comme s'ils étaient directement sous la source. Alors nous on a bu du vin.
5. A Spirit Lake, à une dizaine de kilomètres d'Amos, un camp d'emprisonnement a regroupé les habitants du Québec, parfois citoyens canadiens, originaires des pays contre lesquels le Royaume-Uni était en guerre pendant la première guerre mondiale. Au maximum 1144 ukrainiens, allemands, autrichiens ou turcs ont été forcés de travailler et se sont gelés en hiver dans des bâtiments en planches sans isolation. Un seul a tenté de s'évader. Il est revenu couché sur une draisine avec une balle dans le coeur.
6. Les villes ont un plan étrange. On y cherche désespérément un centre. Les maisons basses s'étalent. Tout cela est quadrillé méthodiquement, grignoté parfois par les usines ou les mines.
7. Dans la mine d'or de Val d'Or quand le mineur avait fini son shift, il passait à poil devant le préposé pour s'assurer qu'il n'emportait pas du minerai. Certains ont réussi à tricher en dissimulant de la rocaille du fond dans un espace ménagé au centre d'un savon qui se scellait en séchant. La compagnie a mis des années à s'en rendre compte. Rien n'est dit sur une technique suppositoire.
8. Pendant l'ouverture du territoire, les infirmières de colonie, véritables médecins de campagne, n'avaient pas le droit de se marier sous peine de voir rompu leur contrat avec le gouvernement.
9. L'occupation du territoire d'Amos remonte à 1910. On y accédait à l'époque dans des bateaux qui ressemblent à l'African Queen. On voit sur les photos d'époque de l'Harricana, des berges boueuses en pente douce, des bâtisses de planches d'où sortent des rampes où glissent des billes de bois vers les bateaux à étages ou les barges qui les embarqueront. Un regard rapide pourrait nous tromper, et l'on pourrait se croire sur les bords de l'Amazone. Gemellité des fleuves au delà du temps et de l'espace.
10. A l'époque quand on construisait des rues on taillait dans le bois, directement. On repoussait la frontière un peu plus loin pour assurer le développement économique et humain du territoire. Je comprends mieux le terme de "développement" que l'on utilise au Québec pour désigner les opérations immobilières. (la photo ci-dessous montre l'ouverture d'une rue à Amos dans les années 20).
10 + 1. J'ai trouvé en Abitibi un panneau de signalisation endogène très sympathique.
10 + 2. "Un pot de miel c'est comme une lavalampe mais en mieux, parce que tu peux le manger".
Zaza Fournier au coin de l'épinette
J'ai découvert cette chanson sur une route de l'Abitibi, plus très loin de Val d'Or, une heure du matin. Les arbres en enfilade. Suis mes lignes blanches et jaune, glisse sur les ondulations douces de l'asphalte, le toit ouvert sur un ciel noir tout piqué de blanc.
(Diagnostic du ciel d'Abitibi par un urbain : instabilité émotionnelle, mise en scène de soi extravagante, et sacrée picote blanche la nuit. Pronostic réservé).
Podcast sur l'avenir du journalisme dans les oreilles. Isabelle qui dort à côté. Et puis surprise : "Une vodka à la fraise" de Zaza Fournier.
Tout l'album est ainsi pop rétro sophistiquée.
(Diagnostic du ciel d'Abitibi par un urbain : instabilité émotionnelle, mise en scène de soi extravagante, et sacrée picote blanche la nuit. Pronostic réservé).
Podcast sur l'avenir du journalisme dans les oreilles. Isabelle qui dort à côté. Et puis surprise : "Une vodka à la fraise" de Zaza Fournier.
Tout l'album est ainsi pop rétro sophistiquée.
jeudi 11 août 2011
Sperkenstein
Mitinori Saitou et son équipe ont réussi l'exploit de créer des spermatozoïdes à partir de cellules souches. Plusieurs étapes :
1. créer des cellules germinales primordiales (les CGP sont des cellules à l'origine des spermatozoïdes et des ovules) à partir de cellules souches.
2. Réinjecter les CGP dans les testicules d'animaux stériles.
3. Récupérer le sperme ainsi créer pour procéder à une fécondation in vitro.
Des souriceaux fertiles sont nés. Ils sont en photo ci-dessous.
Selon Gabriel Livera, directeur du laboratoire de développement des gonades du Commissariat à l'énergie atomique, il s'agit «d'une percée majeure dans le domaine de la biologie de la reproduction». Au final, ce qui m'impressionne le plus c'est le titre de ce Gabriel Livera.
Question :
L'année dernière : reproduction de souris à partir de deux ovules. Cette année : création de spermatozoïdes de souris artificiels. Mais quelle est l'ambition machiavélique derrière cette volonté d'investir des millions pour assurer une reproduction des souris. Les scientifiques ont-ils vu la "planète des singes" ?
1. créer des cellules germinales primordiales (les CGP sont des cellules à l'origine des spermatozoïdes et des ovules) à partir de cellules souches.
2. Réinjecter les CGP dans les testicules d'animaux stériles.
3. Récupérer le sperme ainsi créer pour procéder à une fécondation in vitro.
Des souriceaux fertiles sont nés. Ils sont en photo ci-dessous.
Selon Gabriel Livera, directeur du laboratoire de développement des gonades du Commissariat à l'énergie atomique, il s'agit «d'une percée majeure dans le domaine de la biologie de la reproduction». Au final, ce qui m'impressionne le plus c'est le titre de ce Gabriel Livera.
Question :
L'année dernière : reproduction de souris à partir de deux ovules. Cette année : création de spermatozoïdes de souris artificiels. Mais quelle est l'ambition machiavélique derrière cette volonté d'investir des millions pour assurer une reproduction des souris. Les scientifiques ont-ils vu la "planète des singes" ?
mercredi 10 août 2011
Promenade dans Québec
La ville réserve de bien étranges choses. Exemples dans mon trajet d'aujourd'hui.
Marketing fait à la maison en devanture de ce magasin qui vend revues, livres, antiquités et figurines d'occasion. Sur les différents cartons on peut lire :
- "Ici c'est incroyable"
- "Nous liquidons"
- "Hey toi viens voir tu verras"
- "K C TA TAN" (Note du promeneur : la question est bonne)
L'agence de placement pour danseuses a fermé. J'avais toujours voulu la prendre en photo, en particulier à cause de son petit panneau format feuille d'imprimante posé dans la vitrine à côté de la porte avertissant d'une limite d'âge. Comme ce n'était pas un bureau de recrutement du Bolchoï, il s'agissait d'un âge minimum. 18 ans.
Bon ben je m'y suis pris trop tard. J'ai raté le papier.
Un escalier pour chats, mignon, le long d'un bloc, brinquebalant. Et l'on peut constater aux traces imprimées dans le béton qu'il est utilisé.
Accrochés sur un cable de téléphone, tout en haut d'un escalier reliant la basse à la haute ville, ces poneys. Allez savoir.
J'ai constaté ce soir depuis mon balcon que la même mésaventure était arrivée à une paire de Converse. Une mode peut-être.
Marketing fait à la maison en devanture de ce magasin qui vend revues, livres, antiquités et figurines d'occasion. Sur les différents cartons on peut lire :
- "Ici c'est incroyable"
- "Nous liquidons"
- "Hey toi viens voir tu verras"
- "K C TA TAN" (Note du promeneur : la question est bonne)
L'agence de placement pour danseuses a fermé. J'avais toujours voulu la prendre en photo, en particulier à cause de son petit panneau format feuille d'imprimante posé dans la vitrine à côté de la porte avertissant d'une limite d'âge. Comme ce n'était pas un bureau de recrutement du Bolchoï, il s'agissait d'un âge minimum. 18 ans.
Bon ben je m'y suis pris trop tard. J'ai raté le papier.
Un escalier pour chats, mignon, le long d'un bloc, brinquebalant. Et l'on peut constater aux traces imprimées dans le béton qu'il est utilisé.
Accrochés sur un cable de téléphone, tout en haut d'un escalier reliant la basse à la haute ville, ces poneys. Allez savoir.
J'ai constaté ce soir depuis mon balcon que la même mésaventure était arrivée à une paire de Converse. Une mode peut-être.
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