Si tu le croises sur la rue
Dans son long manteau sombre
Sa chemise blanche entrouverte au col
Sa barbe de trois jours, sa coupe courte
Tu croiras à l’homme d’affaires
Pressé un matin, juste sorti du lit
Agité peut-être par les mots d’une femme
Peut-être l’était-il
Car si tu t’attardes, si tu le suis
Tu remarqueras que son parcours s’égare
Qu’il louvoie entre les étalages et la foule
Tout du long, rue Lévis
Que son pantalon s’est déchiré
Jusqu’au milieu du mollet gauche
Qu’il n’a pas de chaussettes
Dans ses pauvres chaussures noires
Tu verras que son corps est abandonné
D’une raideur sans vie
Son âme l’a quitté
Ne restent que les nerfs
Alors tu te souviendras de son regard fixe
Que tu croisas sans le remarquer
Tant il est vide
Il a sous le bras
Les pages économiques du Figaro
Absolution pour ta méprise
Dans mes oreilles Desjardins chante
« Comment trouver les mots qu’il faut
Pour émouvoir un seul dollar »
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