Les mammifères ont deux techniques pour amener à maturité (relative) leurs embryons : une courte période en dedans et la suite dans la poche marsupiale ou à l’humaine à la nage dans l’utérus.
Des travaux scientifiques rapportés sur le blogue Big Browser (Marc Lynch, Université de Yale, publiés dans Nature Genetics) concluent à la possibilité que la capacité d’avoir des grossesses placentaires serait en partie liée à une infection virale qui aurait modifié l’ADN.
L’étude porte sur la comparaison génétique de trois espèces : l’opossum, le tatou et l’humain. L’oppossum, marsupial, « se rend à peine compte de sa grossesse ». En revanche le tatou et l’humain partagent des modifications hormonales et immunitaires du même ordre. Or celles-ci sont dues à des séquences d’ADN appelées « transposons » que l’on retrouve dans les deux espèces à grossesses placentaires et non chez le marsupial. Cet ADN « déviant se serait incrusté en nous par une infection. (…) il existe au moins un exemple de parasites sanguins capables d’insérer des transposons dans les animaux qu’ils colonisent ». On retrouve aussi les transposons dans certaines formes d’hémophilies. Il vient modifier l’ADN du facteur VIII dont le déficit de production altère les possibilités de coagulation sanguine (merci wikipedia).
Autre découverte pour moi cette semaine, entendu dans l’émission « Continent Science ». Les pigeons produisent du lait. Je savais pour les manchots empereurs, mais les pigeons ! Les flamants aussi d’ailleurs. La production se fait dans le jabot. Je cite Wikipedia : « Les cellules épithéliales du jabot forment une mince couche d'une dizaine de cellules d'épaisseurs produites par la couche de base. À mesure que les cellules sont produites et s'éloignent de la couche de base vers le lumen, elles subissent une transformation qui devient le lait de jabot. Stimulé par la prolactine, ces cellules accumulent une grande quantité de lipides et de protéines. La prolactine provoque aussi la mue de cette masse cellulaire qui a alors une texture de fromage ».
Contrairement au lait des mammifères, ce lait ne contient aucun glucide et est composé de 72% à 75% d’eau contre 92% pour le lait de vache. Les petits sont nourris par régurgitation.
L’histoire est intéressante du point de vue de l’évolution. Il s’agit d’un cas d’analogie : même fonction développée dans deux espèces « en parallèle », en utilisant deux technologies différentes. Le lait de jabot donne aussi un avantage adaptatif aux pigeons puisqu’il permet une croissance rapide des pigeonneaux dans les premiers jours, donc des meilleures chances de survie. Cela contribuerait à expliquer le succès de ces bestioles que l’on retrouve partout.
Et puis question finale : imaginons que nous puissions fabriquer un bébé fonctionnel sur une imprimante 3D. Le transfert à haut début de l'information nécessaire pour coder son impression, prendrait-elle plus ou moins de neuf mois.
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