vendredi 8 avril 2011

Destin de forts

Pendant la seconde guerre mondiale, le Royaume-Uni a construit au large de ses côtes une série de forts, sortes de plateformes posées comme des insectes sur l’eau, destinés à accueillir des forces de protection anti-aérienne. Après la guerre, la plupart furent abandonnées, corps rouillés agressés par les vagues et rongés par le sel. D’autres devinrent des bases météo. Deux eurent des destinées plus romanesques.


Shivering Sands est un ensemble de plateformes au large de la Tamise. En 1964, au moment du développement des radios pirates, Radio Sutch s’installa dans ces locaux. L’aventure partit en déliquescence avec l’assassinat de son manager, Reginald Calvert, par un autre pirate radio rival. En 2005, Stephen Turner, artiste, passa seul six semaines dans ces locaux perdus dans une expérience qu’il qualifia de « exploration artistique de l’isolement (…) pour approfondir ce que la contemplation créative signifie dans le contexte du XXIème siècle. »


Sealand est un micro-état situé dans les eaux internationales quelque part dans la Manche. Il occupe 550 mètres carrés de tôle, à 10 km des côtes. Le 25 décembre 1966, Roy Bates, vétéran de la seconde guerre mondiale, descendant dignement de son bateau de pêche, prend possession de la plateforme, s’appuyant sur la tradition du droit maritime. Le 2 septembre 1967 il déclare l’indépendance de la principauté et se proclame souverain du Sealand. Drapeau de rayures diagonales : rouge, blanc et noir. A son apogée, le lieu a connu une densité de capitale : 9 090, 90 hab/km2 (deux plus importantes qu’à Montréal, deux fois moins grande qu’à Paris), 5 habitants. Histoire agitée du territoire : en 1978 putsch du premier ministre qui aidé de mercenaires allemands et néerlandais prend d’assaut le meritoire, kidnappe le prince et le libère aux Pays-Bas. Celui ci sautera d’un hélicoptère de l’armée pour reconquérir la grosse conserve sur pilotis. Problème pour l’avenir : en 1987 le Royaume-Uni décide de l’extension de ses eaux territoriales en s’appuyant sur le droit international. Du coup la principauté se retrouve au Royaume-Uni. Débat juridique. Mais peu importe, le roi et vieux, la plateforme est en vente : 27 000 euros par mètre carré.

Source : Wikipedia

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