vendredi 21 octobre 2011

Sabir

J'ai toujours eu du mal avec les présentations ou des critiques de spectacles de danse contemporaine. D'une part, chez moi l'émotion suscitée par la danse contemporaine n'est pas intellectuelle. D'autre part les mots me paraissent assez impuissants pour décrire l'énergie et les mouvements de ces spectacles. J'ai l'impression que les textes sont codés, parlent aux connaisseurs avec un langage qui laisse le non-initié estomaqué (ou mort de rire) devant tant de prétention et d'intellectualisme vaseux. Exemple avec l'article de Liberation sur le spectacle de Trisha Brown. En lisant entre les lignes, le compte rendu me donne pourtant très envie de voir le show. Extraits choisis:

"Dans un entretien, Trisha Brown nous avait jadis confié qu’elle avait réussi à libérer les bras, le dos mais pas encore les jambes. C’est fait."

"En se concentrant sur le concept de l’anomalie, l’idée de rupture s’affirme dans cette pièce comme structure formelle de la chorégraphie. Le choix d’un danseur (chez Brown, ils sont tous créateurs et improvisateurs) peut par exemple interrompre l’intention cinétique d’un autre et créer un espace mental multidirectionnel."

" La scénographie de Burt Barr place côté cour un bataillon de ventilateurs industriels qui ronronnent et dispersent les vêtements sur le plateau. Reste au pianiste Alvin Curran, fort courageux, à s’immiscer dans le doux brouhaha, ce qu’il fait parfaitement."

"Le brouillard créé par le scénographe Fujiko Nakaya dans Opal Loop laisse le mystère entier. Les quatre interprètes dansent à l’aveugle, posant leurs mains sur les nuages. Ils ne sortent de nulle part et ne vont nulle part."

"Quant à la musique, elle provient du passage de l’eau et des fumigènes à travers les tuyaux."

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