dimanche 30 mai 2010

Les animaux nous surprendront toujours

Vrai ? Faux ?
Il doit tellement s'embêter dans son enclos, que c'est fort possible.

samedi 29 mai 2010

L'étrange vie de Dick York


La carrière de Dick York est lancée lorsque Elia Kazan l'engage pour jouer dans sa pièce "Tea and Sympathy". Il débute au cinéma en 1955, enchaîne films et séries TV. Un chariot de train lui fracasse le dos alors qu'il tourne "Ceux de Cordura" avec Gary Cooper et Rita Hayworth en 1959. Il se soigne, reprend les tournages dont, à partir de 1964, le rôle qui le rend célèbre : le mari dans "Ma sorcière bien aimée". Mais en 1969 il se blesse au dos lors du tournage. Constamment sous analgésiques il n'est plus capable de tourner. Son rôle est allégé, mais l'audience en pâtit. Il est remplacé. Dès lors sa vie se résume à une tournée des hôpitaux et des drogues. Il retrouve les plateaux, un peu, dans les années 80. Cependant suite à des investissements financiers peu avisés, il finit ruiné, et vit de l'aide sociale. Il milite alors pour la condition des sans-abris. Cloué au lit à la fin de sa vie il poursuit la lutte. Il meurt en 1992 d'un emphysème. Sa femme, Joan, sera restée près de lui toute sa vie.

vendredi 28 mai 2010

C'est la faute des mammouths

Parfois la recherche scientifique laisse perplexe. Elle lève le voile sur des phénomènes inconnus, sur des responsabilités cachées. Nous nous sentons alors moins seuls, moins responsables de tout, plus sereins.

Une recherche publiée dans la revue Nature Geoscience (Felisa Smith, mai 2010) lève le voile sur la responsabilité des mammouths dans le refroidissement climatique, il y a plus de 13 000 ans, ou peut-être sur la responsabilité des chasseurs de mammouths.

Rappel des faits : il y a 12 900 ans, le climat de l'hémisphère Nord s'est brusquement refroidi alors que depuis plusieurs centaines d'années la Terre quittait le dernier de ses âges glaciaires.

On mesure dans les glaces polaires, une chute abrupte de la concentration de méthane dans l'atmosphère de l'époque. Rappelons que le méthane est un gaz à effet de serre particulièrement puissant. Il est produit par l'activité des microbes dans les sols ou les marais et aussi, pour une bonne part, par la digestion des mammifères. (Ainsi certaines recherches évaluent que les ruminants contribuent aujourd'hui pour 3% à l'effet de serre).

A l'époque une faune de méga-mammifères (mammouth, paresseux géant et autres) s'épanouissait en Amérique. Son métabolisme guilleret et insouciant produisait du méthane qui contribuait de manière significative à réchauffer l'atmosphère.
13 800 ans, c'est l'époque où les "paléo-indiens" qui ont traversé le détroit de Berring chassent intensivement ces montagnes de viandes. Les exterminent en fait.
Leur disparition aurait entraîné 12,5% de la réduction totale de méthane, ce qui est significatif, reconnaissons le. Dit autrement, nos ancêtres en tuant les mammouths ont contribué au refroidissement de l'atmosphère de l'époque.

Conclusion : l'anthropocène, la période géologique actuelle caractérisée par l'influence dominante des activités humaines vient de prendre un coup de vieux. Jusqu'à présent elle débutait avec la révolution industrielle. Et là du fait de l'extinction des pets de mammouths, par les chasseurs-bouchers de l'époque, elle vient de prendre 13 000 ans.

La thèse pourra être contestée et considérée comme peu crédible par certains scientifiques. Aller savoir. Les témoins manquent.

jeudi 27 mai 2010

Fiction numérique : Prise 1

A l'occasion de la coupe du monde de football Le Monde propose une fiction numérique. Un roman noir multimédia qui constitue une expérimentation intéressante.

Premier chapitre : la mise en place des personnages et du sexe (il faut bien vendre).

Le concept : un court texte, une image et des éléments d'ambiance (sons) ainsi que des informations contextuelles auxquelles on peut accéder en cliquant sur l'image.


Première impression : Bof ! Pas certain que cette forme de texte amélioré soit très utile. J'ai l'impression de perdre le rythme, de sortir du texte en cherchant les points blancs sur lesquels cliquer. Quant au texte...

Possible aussi de le suivre sur Twitter. Là encore je m'interroge. Il faut que le texte soit très fort pour que l'on suive une histoire par bribes, saupoudrée au milieu du reste. Passer du "page turner" au "sentence turner" en somme. Pas sûr que la littérature y gagne.

Je suivrai quand même, voir si je m'habitue.

La métaphysique en s'amusant

Le Tetris philosophique est une métaphore de l'absurdité de la vie. Si vous voulez vous questionner sur l'absurde et le désordre.

Me fait penser au maître de Ballentrae (de Stevenson) qui perdu dans une forêt prenait ses décisions à pile ou face par mépris de la raison humaine.



Le pire c'est que j'essaie quand même d'aligner les pièces, et que je suis à la limite de gueuler parce que si quand même, en regardant bien, elles font une ligne mes pièces.

Conclusion du test : Accepter l'absurdité des choses, à inscrire dans ma liste des choses à faire.

mercredi 26 mai 2010

L'humour désespéré de Modiano

Au début du dernier livre de Modiano, un paragraphe qui contient l'entière possibilité d'un roman.
Je ne devrais pas parler d'un début de roman, mais d'un commencement de ma vie habitée d'un roman de Modiano.

"Il s'était étonné que, parmi les millions d'habitants que comptait une grande ville comme Paris, on puisse tomber sur la même personne, à de longs intervalles, et chaque fois dans un endroit très éloigné du précédent. Il avait demandé son avis à un ami qui faisait des calculs de probabilité en consultant les numéros du journal Paris Turf des vingt dernières années, pour jouer aux courses. Non, pas de réponse à cela. Bosmans avait alors pensé que le destin insiste quelquefois. Vous croisez à deux, trois reprises la même personne. Et si vous ne lui adressez pas la parole, alors tant pis pour vous."
Patrick Modiano, L'horizon, Gallimard, page 20.

Découverte : Nell Bryden



Nell Bryden.
Voix chaude, puissante, musique style année 50, propre sur elle, rien à redire. Ca devrait marcher et pourtant ça ne prend pas.
Anglaise.
Une formation de chanteuse d'opéra.
Une discographie improbable qui voit le nouveau disque reprendre les meilleures chansons des précédents. Ca finira bien par marcher...
Des maquettes du dernier disque emporté par l'eau à la Nouvelle Orléans.
La belle est allé chanter pour les Boys en Irak, immortalisé sur pellicule, c'est dire qu'elle fait les efforts qu'il faut.
Un chat noir quand ça s'intéresse à une carrière...

Et pourtant ça s'écoute bien le matin.

mardi 25 mai 2010

Buffon d'arrière cour

Spipoll est un projet de science participative :
1. Asseyez vous devant une fleur pendant 20 min.
2. Prenez une photo de tous les insectes qui viennent la butiner.
3. Envoyez sur le site les photos des différents insectes.
4. Identifiez les insectes en ligne avec l'aide d'un outil dédié.

La définition donnée sur le site de ce qu'est la science participative est très attrayante :
"Bien que l’objectif principal soit de collecter des données scientifiques uniques en leur genre, le protocole SPIPOLL mêle le ludique (établir une collection) au didactique (mettre des noms sur les insectes que l’on côtoie tous les jours) et au pédagogique (appréhender la diversité du vivant à travers celle des pollinisateurs). Il s’agit donc bien d’un échange complémentaire entre les observateurs et les scientifiques, qui ont aussi à charge de partager et diffuser leurs résultats."

Nouvelles victimes de la société contemporaine : les insectes.
Transparence + Crowdsourcing = Pourront plus butiner tranquilles.

lundi 24 mai 2010

L'enfer de Henri Georges Clouzot

Vu : L'enfer de Henri Georges Clouzot, documentaire sur le film légendaire de Clouzot.

J'avais vu traîner sur Youtube des images tirées du film, incroyables. Je n'ai pas été déçu par le documentaire.



Le film, césar 2010 du meilleur documentaire, raconte, témoins à l'appui l'histoire de ce film aux moyens illimités fournis par la Columbia, qui commence par des mois d'exploration visuelle et finit par l'infarctus de Clouzot.

Tout contribua à faire de ce film un tournage maudit.

Le documentaire est passionnant. Il explore le travail de Clouzot avec précision : comment il prépare le film, ses rapport de plus en plus difficiles avec les comédiens, la difficulté à concilier une forme de créativité exploratoire (comme le montrent les longs essais effectués et les scènes sans cesse refaites sous les critiques du réalisateur) et la rigueur d'une production où trois équipes fonctionnent en parallèle. Il montre des bouts de pellicule, le sourire de Romy Schneider, rayonnant, et l'air lugubre de Serge Reggiani. Et puis les images parfois incroyables des expérimentations visuelles.

A voir pour qui s'intéresse au cinéma autant qu'aux films.

Vu aujourd'hui 2


"Un choix santé si vous faîtes du triathlon après" (publicité pour Valentine, 3ème avenue, Limoilou)

Un homme qui faisait du vélo avec quelque chose qui ressemblait à un plâtre du pied au genou gauche. Il ne roulait pas vite, mais plutôt droit.

Sur la troisième avenue de Limoilou, un homme sur un mini tracteur tondeuse à gazon jaune poussin qui tirait une remorque de même teinte dans laquelle un jeune enfant était assis. Celui-ci tenait un petit râteau à feuilles en plastique vert forêt, presque un jouet, qui traînait sur l'asphalte.

dimanche 23 mai 2010

Vu aujourd'hui

Un homme en Harley-Davidson, il avait assez de rides pour soixante-cinq ans. Il portait un chandail des Canadiens, celui de Moen, tout neuf.

Une balle blanche percée d'une plume, fichée à la pointe de l'antenne radio d'une Toyota Sienna.

Un pompier en costume qui regrettait l'époque bénie des incendies qui grondaient, celle d'avant les alarmes, les GPS, et les restaurations de systèmes électriques, celle d'avant les interventions sur des départs de feu.

samedi 22 mai 2010

Pourquoi ce blogue

Tout est dit dans le titre.
Un recueil de traces, de détails vus, lus, entendus, que je vais oublier.
Pourquoi le partager ?
Parce que ça me tente.

Frisson d'hiver

Je ne sais plus trop comment j’ai découvert Winter Family et son disque éponyme.



Ce matin je suis tombé sur cet ancien « concert à emporter » tourné à Jérusalem (en trois parties, voir sur le site pour la suite). Tout donne l’impression d’une osmose entre la musique, la ville, ce que l’on croit savoir de cette ville, ce qu’on en imagine.
Musique de l’introspection douloureuse. Ville du temps qui marque la terre et les hommes.

Je me souviens, restaurant des Champs Elysées, de la courte phrase de conclusion dans une discussion avec un partenaire d’affaires libanais. Un mètre quatre vingt dix, cent kilos peut-être. Il avait fui Beyrouth avec sa famille pendant la guerre au début des années 80. D’une voix neutre d’émotions : « C’est con la guerre ».