Discussion de soirée avec un doctorant en mathématiques. Travaille en recherche fondamentale sur les théories des nombres. N’en ai pas compris beaucoup plus. Deux des réflexions de ce chercheur plongé dans la pureté de la science m’ont marquées.
La première était son regret, partagé selon lui dans sa communauté, de voir la beauté théorique des modèles développés en mathématiques fondamentales, réutilisée par des industriels pour des applications commerciales (il donnait des exemples précis). Il y a certes le précédent des travaux d’Einstein utilisés pour la bombe atomique. Mais alors à quoi peut bien servir la recherche ? Pour lui à comprendre le monde. Premier regret de l’existence de la réalité.
La seconde est très drôle. Il constatait que la base 60 était d’un point de vue mathématique bien meilleure que la base 10. Selon lui, en base 60, les mathématiques se seraient développées beaucoup plus vite. Il finit cependant par concéder : « Il y a un problème, nous n’avons que dix doigts, on peut pas compter sur ses doigts en base 60 ». Second regret de l’existence de la réalité.
Pour ce jeune mathématicien, brillant, sa discipline est un espace de recherche de la perfection théorique, tellement déconnecté de la réalité qu’elle est en dangereuse pour la santé mentale de ses chercheurs. De son point de vue, les génies de son domaine sont des fous, comme on peut le voir dans « un homme d’exception » adapté de la vie de Nash.
Pour entretenir sa santé mentale, lui prend des cours de philosophie et voyage.
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