Dans l'excellente émission de radio Continent Science, une discussion passionnante sur la question de la classification des animaux.
Les spécialistes distinguent :
- Ce que font les animaux : la niche écologique qu'ils occupent
- Ce qu'ils sont : les caractéristiques anatomiques qui les lient à des ancêtres communs.
Selon le regard qu'on adopte la classification change. La classification actuelle s'appuie sur l'analyse génétique, donc ce que sont les animaux.
Deux exemples:
- Le loup marsupial de Tasmanie (disparu). Son nom porte l'ambiguïté.
Si on le classe en fonction de ce qu'il fait, c'est un loup. Il chasse en groupe, c'est un prédateur redoutable.
Si on le classe en fonction de ce qu'il est, c'est un marsupial. Il a une poche, une queue sur laquelle il s'appuie. Bref un cousin du kangourou.
Autre exemple. Si l'on classe les dinosaures en fonction de ce qu'ils font, ils ont disparu. En revanche si on les classe en fonction de ce qu'ils sont, ils sont encore parmi nous. En effet, les oiseaux, par exemple, sont les descendants des dinosaures et partagent avec eux des particularités anatomiques. Classés en fonction de ce qu'ils sont les oiseaux appartiennent au même genre ? classe ? que les dinosaures.
La question n'est pas seulement théorique. En effet, selon les scientifiques interrogés, les politiques cherchent à préserver une biodiversité en fonction de ce que font les animaux, dit autrement en fonction de leur fonction dans les équilibres écologiques, et non en fonction de ce qu'ils sont (leurs spécificités génétiques, leurs particularités anatomiques).
Exemple : le coelacanthe a un impact négligeable dans les équilibres écologiques, en revanche il a un caractère unique : une articulation dans le crâne. Question : l'articulation crânienne du coelacanthe mérite-t-elle un effort ?
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