samedi 12 juin 2010

Le destin de Marie Marvingt

En 1908 une femme appuie sur les pédales de son vélo de course sur les premiers contreforts d’un col des Alpilles entre Grenoble et Nice (6ème étape, 345 km). Je ne sais pas comment elle est habillée. J’imagine qu’elle porte un short, des collants et un gilet de laine près du corps comme les hommes qui l’ont précédée. C’est que sa demande de participation au Tour de France n’a pas été retenue, course réservée aux hommes. Elle a donc décidé de faire le même parcours qu’eux partant juste avec du retard.


Marie Marvingt a alors 33 ans. Elle brille en natation, au polo, au tennis, en gymnastique. C’est l’une des meilleures alpinistes du début du vingtième siècle, l’une des premières femmes à obtenir le permis de conduire. Pionnière de l’aviation, elle décroche 17 records mondiaux, invente l’avion sanitaire en 1910. Elle passera quatre brevets : avion, ballon, hydravion et hélicoptère, ce dernier à 82 ans.

En 1963, Marie Marvingt parle sept langues, dont l’esperanto, mais elle rate toujours ses œufs mollets. Le lendemain de sa mort le Chicago Tribune titre : « La femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc ». Laquelle est morte sans un sou.

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