samedi 12 mars 2011

C'est à ça qu'on les reconnaît. Les despotes ça ose tout.

Le 8 mars, devant 10 000 personnes rassemblées dans le stade de Grozny, une sélection tchétchène renforcée par les anciennes vedettes allemandes Matthaüs et Kahn, était battue 6-4 par une sélection brésilienne, mélange des champions du monde 2002 (dont Roberto Carlos qui a signé au club d'Anzhi Makhachkala, au Daguestan) et de leurs aînés de 1994 (Romario, Bebeto, Dunga ou Raï).

Les brésiliens se sont soigneusement appliqués à ne pas trop en mettre, à ne pas humilier leurs hôtes d’autant que dans cette équipe jouait Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie. Lequel, âgé de 34 ans, passionné de football s’y est repris à trois fois pour marquer un pénalty.

Ramzam Kadyrov est au pouvoir depuis 2007. Il est le fils de Ahmad Kadyrov, assassiné en 2004 dans le même stade de Grozny. Il a été reconduit pour les cinq prochaines années par la Russie à la tête de la troublée république de Tchétchénie. Sa mission : contenir une rébellion à tendance islamiste dans le Caucase du Nord.

Dans le même genre d’idée, Saadi Kadhafi, aujourd’hui président de la fédération de football lybienne, avait signé dans le club italien de Pérouse en 2004, comme joli coup de pub pour le fantasque président de l’époque (et quelques dollars peut-être, allez savoir). Lequel président avait refusé un des joueurs, le sud-coréen Ahn Jung-Hwan, dont le but en or avait éliminé l’Italie en huitième de finale du Mondial 2002. La carrière du fils se résume à 15 min. de jeu contre la Juventus de Turin. Elle fut brusquement interrompue par un contrôle positif à la norandrostérone. Pourtant l’homme avait des antécédents. Il avait été deux fois champions de Lybie avec le club d’Al-Ittihad dont il était le président et joueur capitaine. Il s’était notamment rendu célèbre pour avoir fait tirer sur les supporters du club rival de son frère aîné, le Alahly Tripoli. Trois morts.

C’est quand même incroyable cette passion des despotes pour le football. Ou pour le dire autrement des peuples tyrannisés pour le football.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire