Sous le delta du Niger, l’une des plus vastes zones humides du monde, se trouve une réserve d’un excellent pétrole, dont l’exploitation fait du Nigeria le premier producteur africain de pétrole. Et c’est là que les problèmes commencent.
Selon l’ONU, la zone a compté 6800 fuites entre 1976 et 2001, lesquelles ont déversé environ 3 millions de tonnes de pétrole, l’équivalent d’un Exxon Valdez par an depuis cinquante ans. Le 1er mai dernier, la rupture d’un oléoduc hors d’âge, a répandu en une semaine quatre millions de litres de brut dans les marais (pour l’ordre de grandeur cela équivaut à une journée de fuite dans le golfe du Mexique, hors pompage).
31 millions de personnes habitent dans la région, se nourrissent de poissons, boivent l’eau. Les terres agricoles sont détruites et les couchers de soleil sur la mer tout pourris.
Aucune opération de dépollution d’importance n’est menée. On m’a toujours dit qu’une marée noire était moins néfaste pour l’environnement (c’est un choc temporaire) que les pollutions continues de moindre ampleur. Dans le delta du Niger, ils ont des marées noires continues.
La répartition de la richesse du pétrole est aussi à l’origine de troubles politiques. Les habitants du Delta ne voient naturellement rien de l’argent que le pétrole rapporte (600 milliards de dollars en 50 ans) bien que l’état soit actionnaire majoritaire de tous les consortiums pétroliers. Alors se sont développées des groupes armés, milices indépendantistes (le plus puissant se nomme le Mouvement d’émancipation du delta du Niger) et trafiquants de pétrole qui procèdent régulièrement à des attaques et des attentats contre les installations des compagnies pétrolières (selon Shell, entre 53% et 85% des accidents seraient dû à des sabotages ou des attentats).
Accéder au rapport d’Amnesty International de juin 2009 sur le sujet.
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