Je comprends donc que celui qui a écrit la pancarte sait que le livreur va sonner et qu'il n'aura pas de réponse. Il lui conseille donc, dans un esprit de qualité de service, de se rendre à l'accueil où quelqu'un doit avoir pouvoir d'ouvrir cette foutue porte. Voilà pour l'analyse d'un réalisme glacial : au moins au Crédit Mutuel on ne se fait pas d'illusion, on sait que personne ne répondra.
Le sujet devient un peu plus confus lorsqu'on se pose deux questions qui titillent une certaine forme de poésie surréaliste absurde.
1. Si personne ne répond, pourquoi avoir mis une sonnette ? Remarquez que la même question se pose pour les religions : si aucun dieu ne répond, pourquoi avoir mis des églises.
2. Pourquoi le livreur ne lirait-il l'affiche qui est bien visible devant ses yeux qu'après avoir appuyé sur la sonnette ? Il possible de supposer, sans exagérer, que ledit livreur ayant commencé par la lecture du message s'abstiendrait par réflexe d'économie d'appuyer sur la sonnette.
Finalement cette affiche me fait rigoler depuis des années. Je me souviens qu'il y a quelques temps elle avait été recouverte d'une page imprimée au message plus logique. Cette dernière n'a pas résisté aux outrages du temps dans les rues du XVIIème (lesquels sont largement partagées par les bourgeoises du quartier). Ce soir j'ai enfin pris des photos.
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